✑ Les archives du blog de FANTASY de janvier 2012 de Catherine Boullery

Les Archives du blog de #fantasy de janvier 2012
tome 1 - Aila et la Magie des Fées

La saga d'Aila  fantasy


fantasy

Note : 4.6 / 5 avec 283  critiques

Les archives du blog de fantasy d'Aila de janvier 2012

31 janvierSuper ! On parle de moi ! Allez voir le blog actu et le forum ! Question efficacité, Dol Celeb, c'est ce qui se fait de mieux !
Maintenant, en tant de partenaire, il va falloir que je me lance dans cet univers totalement inconnu pour moi. J'ai profité des conseils avisés d'Ervael pour réfléchir à la façon dont j'allais bien pouvoir me présenter. Comment ça, une écrivaine ne devrait pas avoir de souci pour écrire ! Si vous pensez cela, c'est que vous ignorez la différence qui existe entre les deux.
Écrire se fait dans un moment d'intimité profonde, parfois dans un silence religieux ou, au contraire, emporté par une mélodie tout à la fois extérieure et intérieure qui vous envahit tellement que c'en est à se demander qui écrit, elle ou vous ? Se présenter, c'est comme éditer son livre, c'est « passer de l'ombre à la lumière » - une expression tellement pleine de sens pour moi… - et se dévoiler. Cependant, si l'écriture dissimule encore la personne que je suis, me présenter ne permet plus de l'ignorer, c'est bien là toute la différence…

30 janvierLa réflexion sur la couverture a bien avancé et nous avons abandonné tous nos rêves pour choisir la voie de la raison ! Maintenant, restent à construire quelques modèles présentant de légères différences pour affiner nos choix. Voici un site que je vous invite à découvrir : Dol Celeb. C'est super sympa ! Sa communauté s'intéresse à tout ce qui touche la Fantasy sous une forme ou une autre, des livres aux jeux de rôle (comme Donjons et Dragons ou Dofus quand ils sont en ligne et multijoueurs) en passant par les mangas et les bandes dessinées. Vous y trouverez une mine de renseignements sur le monde de la fantasy : peuples ou races, créatures, divinités, héros, et… Vous pouvez vous exprimer sur un forum ou découvrir les news. J'ai reçu un accueil très chaleureux que j'ai beaucoup apprécié, ainsi qu'une proposition de partenariat pleine de richesses ! Merci Ervael !

29 janvierWaouh ! J'ai fait des grands progrès ! En 4 ou 5 jours, j'ai réussi à écrire à trois sites de fantasy différents ! J'ignore dans quelle mesure ce que je leur écris les intéressera, mais je m'étais promis de franchir cette épreuve toute seule et j'y suis parvenue. Cependant, avant tout envoi de message, je passe un temps infini à me promener dans leur monde personnel, tant à la fois pour m'en imprégner que pour en dégager les qualités fondatrices. Je ne veux pas m'adresser à une structure, mais aux personnes qui travaillent derrière. Ceci dit, quand je voyage dans leurs sites, je suis profondément impressionnée par la jeunesse de certains webmasters, par les compétences incroyables que tous mettent au service de leur passion. Personnellement, je ne peux que comprendre cet enthousiasme qui les anime et leur donne envie de communiquer. Bravo à tous !
Dire qu'au milieu de toutes ces animations, réflexions et constructions, je continue à gérer mes deux sites professionnels - j'ai laissé tomber le 3e temporairement, je manque de temps -, mon boulot tellement prenant et la vie au quotidien…
Il me revient en tête une ancienne publicité avec un petit garçon tellement fan de biscuits au chocolat qu'il disait d'une petite voix : « Dites, monsieur Cadbury, vous pourriez pas les faire un petit peu plus longs… un petit peu plus longs… » C'est ce que, chaque jour, je me dis de mes journées et, dans le même temps, elles sont bien assez longues et remplies comme cela ! Je le dis ? Allez, je le dis : vivement les vacances !

28 janvierBon, je ne mangerai pas mon chapeau… Une certaine accélération dans la construction de la couverture, mais quel sera le bon choix ? J'ai passé du temps à regarder des couvertures de livres de fantasy. Toutes ne sont pas à mon goût et ne m'entraînent pas obligatoirement dans l'univers qu'elles devraient me donner envie de découvrir. Pourtant, j'ai acheté le livre, pourquoi ? Je réalise, qu'une fois la couverture remarquée, je vais avoir tendance à me jeter sur la quatrième de couverture pour découvrir le début de l'histoire, c'est à ce moment que je prends la décision d'acheter le livre ou pas, la couverture n'est déjà plus qu'un élément accessoire.
Finalement, après avoir fait le tour de ma bibliothèque, je constate qu'il n'existe pas tant de couvertures qui me séduisent alors que, photographe, l'image a une importance capitale pour moi. Étrange contradiction ? Parfois, j'achète par confiance, sans même la regarder, parce que j'apprécie l'écrivain et que poursuivre la lecture de son œuvre est inscrit dans ma logique personnelle. Mais, pour une romancière inconnue, comme celle que je suis aujourd'hui, est-elle essentielle pour tous les futurs lecteurs ou juste un pas sur un chemin de découverte plus long ?

27 janvierLa page de remerciements est enfin prête ! Ouf… Didier a travaillé sur la rubrique « Les personnages préférés des lecteurs » et, quand nous avons ouvert la page html, j'ai éclaté de rire ! Au lieu de faire apparaître le nom des personnages dans la case principale, en vert, il avait inversé l'ordre de positionnement et c'étaient les noms des lecteurs qui apparaissaient ! Après tout, mes personnages préférés, ce sont peut-être eux !
Je suis repartie dans une nouvelle quête photographique. Qui sait ? Peut-être, dans les photos oubliées, découvrirais-je celle qui n'aurait pas dû m'échapper. J'avance dans ma réflexion sur la couverture et demain sera le grand jour. Alors, dégustation de chapeau ou pas ?

26 janvierÉlisabeth est passée me voir aujourd'hui pour discuter de cette fameuse « communication promotionnelle » qui me donne des sueurs froides. Sa tête fourmillait de propositions. Elle envisageait de rédiger des articles sur moi qu'elle aurait envoyés au « Courrier des Yvelines », à la mairie de ma ville, etc. Elle s'était renseignée sur des diffusions locales (télé ou radio). Elle m'a embarquée dans un tel tourbillon d'idées, associé à une analyse fine et précise de chaque situation, que j'ai fini par lui demander si elle ne voulait pas tout faire à ma place ! C'est vrai, elle aurait été parfaite !
Ma seule idée constructive de la journée a été de créer de petites « cartes de visite » avec le même fond bleu que celui du site, le titre du livre et l'adresse pour découvrir l'univers d'Aila. Superbes sur mon ordi ! Mais le tirage sur papier classique a été légèrement décevant, car trop fade, il faudrait que je fasse un test sur papier photo pour voir si cela rend mieux. Malgré ce défaut, je les ai déjà distribuées !
Nouvel entretien avec Catherine à propos de quelques coquilles qui avaient, malgré de nombreuses relectures avec Antidote, échappé encore à notre vigilance (comme quoi, notre cerveau ne fait pas toujours le travail attendu…). En tout cas, c'est une extraordinaire relectrice ! Nous avons aussi évoqué notre talon d'Achille actuel, la couverture. C'est promis, ce week-end sera celui de sa création ou je mange mon chapeau ! Non, non, je blague, parce qu'un chapeau, j'en ai au moins un…

25 janvierAujourd'hui, j'ai une pensée émue en pensant à tous les amis extraordinaires qui m'entourent. Emmanuelle en fait partie, elle a traduit avec l'aide d'une amie anglaise les premiers chapitres et sa version anglaise est venue enrichir mon site. J'ai une pensée pour Claude et Dominique qui proposent de réaliser une vitrine dans leur magasin de chocolats et autres gourmandises raffinées dès la parution de mon livre soit sur le thème de l'évolution du livre, soit sur le thème de la fantasy. J'apprécie tellement autour de moi toutes ces réactions de sympathie, d'encouragements qui se multiplent et font briller des étoiles dans ma vie.
Ce que je vis en ce moment est vraiment une aventure géniale. D'abord, parce que plus que tout, grâce à mon histoire, je souhaite apporter un coin de ciel bleu dans la grisaille quotidienne à tous ceux qui ouvriront la porte de l'univers d'Aila et puis parce que ce livre est l'occasion rêvée de rassembler toutes ces merveilleuses personnes et de constater chaque jour la chance qui est la mienne de les avoir comme amies.

24 janvierLa page des liens vers des sites de fantasy est enfin disponible et la paternité en revient à Didier. Maintenant que le site est quasiment finalisé, que la date de parution approche, il faut absolument passer à la « communication promotionnelle… » Y aurait-il quelqu'un dans la salle pour le faire à ma place ? Cette aptitude très particulière manque complètement à ma panoplie personnelle.
Face à mon évident désarroi, ma voisine, Élisabeth, toujours mue par une énergie positive et un dynamisme à toute épreuve, m'a même proposé de le faire à ma place. J'avoue que c'est vraiment tentant, mais, quelquefois, il faut être capable de dépasser ses propres insuffisances, même temporairement. Aussi difficile que cela me paraisse, le premier pas sera le mien. Et après ? Eh bien, après, je pourrais toujours retourner la voir !

22 janvierEt la réflexion sur la couverture se poursuit… Je comprends bien à quel point elle est essentielle : elle doit être le chemin qui entraîne vers l'histoire et avoir l'extraordinaire dualité de créer un ressenti tant en couleur qu'en noir et blanc. Vous voyez bien que le problème n'est pas si simple pour des profanes tels que nous ! De plus, c'est vraiment terrible d'avoir en tête une idée tellement précise de ce qui devrait être réalisé que ne pas maîtriser le savoir-faire nécessaire pour y parvenir ressemble à un échec, même s'il faut relativiser. Conclusion : je n'en sais pas encore assez pour tout faire !
Ma grande fille nous a fait découvrir le site des créations d'une artiste russe, Julia Popova, et c'est vrai que l'univers qu'elle développe exprime des atmosphères intéressantes. Cependant, j'hésite encore.

20 janvier48 heures… Voilà ce que devraient faire mes journées pour que je puisse tout faire ! Cela me laisserait le temps de faire mon travail pour le lycée autrement qu'avec un sentiment d'urgence, le temps de réfléchir et de construire le site, celui de dormir ou de prendre du temps simplement pour moi. Pas le peine de rêver ! C'est donc le sentiment d'urgence qui prévaudra tout le week-end, chouette !
Hier, c'était galette au lycée, moment très convivial et chaleureux dont j'ai apprécié chaque instant. Je vous rapporte le commentaire d'un collègue : « cela fait un moment que je songe à m'acheter une tablette et la sortie de ton livre va m'en donner l'occasion.  » J'écoute beaucoup ce que disent les gens sur ce nouvel outil de lecture qu'est la liseuse.
Clairement, elle possède ses adeptes comme ses détracteurs. Je fais plutôt partie de la vieille garde, celle qui adore le papier, les pages qui se tournent manuellement et le bruit qu'elles font, le plaisir d'ouvrir ou de refermer un bouquin, l'odeur qui s'en échappe quelquefois… Six mois plus tôt, vous m'auriez proposé une liseuse que je vous aurais remercié sans être le moins du monde convaincue. Aujourd'hui, cette publication sous forme d'e-book m'oblige à réviser mon jugement, d'abord parce que j'ai eu l'occasion de tester et, honnêtement, ça change tout. Sauf que, d'une façon ou d'une autre, je ressens le besoin de ne pas perdre complètement les sensations que m'offre un livre papier. En conclusion, il faut choisir son outil de lecture numérique avec soin. Et puis, à tous les réfractaires (que je comprends complètement), dites non, mais seulement après avoir essayé ! Bon week-end à tous !

19 janvierNouvelle constatation : le nombre de visiteurs augmente (15) ! Cela me fait sourire, car je ne sais pas comment ils ont pu arriver jusqu'ici, ni qui ils sont. Bon, je vous l'accorde, ce nombre est encore bien ridicule, mais j'espère bien que cela n'est qu'un début ! Je travaille sur les personnages préférés pour donner plus d'importance aux avis des lecteurs.

18 janvierBizarrement, alors que l'adresse du site n'est connue que d'une ou deux personnes, nous avons des visiteurs uniques,7. D'ici à y voir un peu de magie, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas ! Ma petite dernière s'impatiente de ne pouvoir partager le nom du site avec ses copines de classe.

17 janvierJ'ai commencé ma liste de distribution pour informer mon entourage de la sortie de mon ouvrage tandis Didier peste contre Internet Explorer, car il n'arrive pas tout à fait à rendre le site aussi agréable que sous Firefox. En cherchant avec les mots clés suivants : Aila Magie Fée dans Google, notre site apparaît en seconde position, et avec télécharger roman de fantasy en vingt-deuxième position, sans avoir travaillé les mots et les liens en provenance d'autres sites ! Enfin, l'éditrice m'a écrit, je cite (j'espère qu'elle ne m'en voudra pas) : « […] dans le train vendredi, j'étais en larmes dès le chapitre 2. J'ai cru que je n'allais pas pouvoir continuer. Je ne connaissais pas du tout ce genre et je suis étonnée et séduite ! Bravo Catherine ! c'est magique. Il nous faut lancer avec succès maintenant.  »

16 janvierEnfin une photo pour la couverture du livre et quelques images de montagne pour le fond, c'est un premier pas et il faut la prendre pour ce qu'il est. Reste (facile à dire) à tout assembler pour créer une atmosphère fantastique… Glup ! Mais où mettre le château et Lumière ? Je commence à me dire que nous sommes peut-être trop exigeants sur ce que nous voulons mettre en place. La réflexion doit se poursuivre. Mon mari a commencé les indexations sur les moteurs de recherche et se débat dans des problèmes pour rendre le site agréable sous Internet Explorer (qui ne respecte pas malheureusement pas les standards, c'est pas bien…). Sinon, les "coups de coeur de mes lecteurs" rentrent progressivement et c'est toujours un moment très émouvant que de découvrir ou redécouvrir ce qu'ils ont aimé dans mon livre. Quand je doute, il me suffit de me voir à travers leurs yeux pour repartir. Merci du fond du coeur.

15 janvierIl est temps de travailler sérieusement la couverture. Si l'idée que j'en ai devient bien claire dans notre tête, sa réalisation s'avère être un véritable casse-tête. Les quelques petits montages de photos et dessins restent une ébauche intéressante, mais qui demandent encore réflexion. C'est tellement important une couverture et j'aimerais tant rendre la dimension de cette histoire par une atmosphère adaptée, alliant lumière et noirceur. Les discussions familliales vont bon train, mais reste le problème de la réalisation et nos compétences à ce sujet, malgré tout le savoir-faire mis en comment à la maison, n'y suffisent pas totalement. Aila et la Magie des Fées, un titre mais pas encore de couverture définitive ! Promis, je ne vais pas m'arrêter avant d'y être parvenue !

14 janvierJe me suis lancée dans l'écriture et, très original (!), j'ai ressenti le besoin d'expliquer pourquoi, cela a débouché sur le non moins original (!) «  « Pourquoi j'aime écrire ? »  », tandis que mon mari vient d'acheter le nom de domaine telecharger-ebook-roman-fantasy-aila-pdf-fr.fr et l'alimente avec quelques pages de test.

13 janvierNouvelle discussion avec UPblisher pour se mettre d'accord sur l'approche marketing. C'est intéressant de confronter des idées ou des approches différentes et de les faire évoluer dans un sens que nous finissons tous par considérer comme le meilleur.

12 janvierLe site avance bien avec plusieurs pages créées pour mes coups de cœur en fantasy. J'ai pensé demander aux lecteurs de me décrire leur personnage préféré afin de publier leur description. D'autres idées prennent forme et corrigent ou affinent celles qui ont précédé. Didier va, par exemple, réorganiser la page « l'univers d'Aila  ». À présent, nous trouvons : à gauche, présentation de l'univers d'Aila, au centre, le blog qui n'a pas bougé, à droite, création du coin de l'auteur.

11 janvierJe réfléchis à la meilleure manière de créer le ramdam (déjà, ce mot, je déteste !), mais tout me semble tellement difficile ! Petit à petit, une nouvelle approche se fait jour, un cheminement qui me correspondrait mieux… On verra.

10 janvierDéplacement à Paris. C'est l'occasion de faire connaissance de Catherine Vailla aliant, le deuxième personnage clé d'Upblisher. Agréable rencontre très productive avec de nombreuses idées qui ont fusé en ce qui concerne le ramdam (buzz), les détails techniques, la couverture (à moi de la faire, mais comment ?), la promotion par chapitre et les dates (non finalisées).

9 janvierLa page sur les fées a été finie tard, la nuit précédente. J'ai passé beaucoup de temps à sélectionner les photos de papillons - qui devaient représenter chaque fée - parmi toutes celles que j'ai faites lorsque je randonne en montagne ou ailleurs. 2008 est bien loin et j'ai voulu rafraîchir ma mémoire en relisant des passages de mon livre. C'est trop bête, mais j'ai réussi à me faire embarquer encore une fois par le roman. J'avais envie de rencontrer de nouveau mes personnages et de vivre à leurs côtés, histoire de me rendre compte une nouvelle fois la place qu'ils avaient occupée dans ma vie et qu'ils occupent encore… Dans le même temps, c'est un peu dur de tout faire en parallèle en se donnant à fond sur chaque activité de ma vie.

8 janvierÇa avance bien dans l'univers d'Aila avec la carte d'Avotour, trois généalogies et la présentation des principaux personnages. Je vais m'attaquer aux fées. Pour l'instant, je ne sais pas quelle idée originale va me permettre de rendre cette page aussi attrayante que je le souhaiterais. À moins que… Je tiens mon idée !

7 janvierPas encore de réponse pour la récupération du site aila.fr. Didier relance l'association. Les noms aila.info et aila.eu sont aussi pris ; mon mari écrit à la société hollandaise qui possède et n'utilise pas aila.eu. Je passe ma journée à imaginer les pages de l'univers d'Aila et « La garde rapprochée du roi Sérain d'Avotour » est enfin créée.

6 janvierEnfin, je trouve un test comparatif des tablettes. Il en faut une pour lire Aila et la Magie des Fées, vous n'avez que l'embarras du choix.

5 janvierPremière conférence téléphonique avec l'éditeur pour discuter de tout plein de choses : stratégie marketing, communication promotionnelle et détails techniques concernant la fabrication (!) du livre numérique. Il est intéressant de constater que ce dernier sera présenté sous différents formats (pdf, ePub, Kindle). Je ressens un peu d'appréhension face à tout ce qui doit se mettre en place et suis particulièrement mal à l'aise avec la communication promotionnelle qui est tout sauf ce que je sais faire ! Aïe, aië, aïe, comment vais-je m'en sortir ? Rendez-vous est pris pour une nouvelle rencontre, mardi prochain.

4 janvierJe m'intéresse désormais au monde des livres électroniques et j'ai découvert ce logiciel (Calibre) qui a l'air sympa pour gérer sa bibliothèque d'e-books (il y en a aussi une dans UPblisher)…

3 janvier 2012Nous essayons de récupérer le nom de domaine aila.fr afin que les lecteurs trouvent le site plus facilement sur internet. Nous verrons bien…

31 décembre 2011Je suis débordée de travail pour le lycée et c'est lui que je fais passer en premier. Cependant, cela ne m'empêche pas de réfléchir, et ce que je veux réaliser commence à se construire dans ma tête. Je partage mes premières idées avec Didier (mon mari) qui débute la création de ce site en organisant sa structure. Pour l'instant, je n'ai encore rien mis en place pour l'enrichir, mais je compte bien m'y mettre dès que j'aurais un tout petit peu de temps. Il faudra absolument présenter plus qu'une maquette vide à Stefan et Catherine que nous rencontrons dans une bonne semaine.

28 décembrePremière rencontre avec Stefan Aimar, une personnalité accueillante et pleine d'intérêts, qui se termine par la signature d'un contrat. C'est un moment à la fois émouvant et un peu effrayant, mais, c'est décidé, j'avance ! Après tout, ce petit monde des livres électroniques est une révolution en marche, il suffit de regarder le nombre de Kindle et tablettes numériques vendus à noël, c'est un nouveau support de la littérature qui ne peut que se développer et j'espère bien profiter de ce créneau !

27 décembreJe découvre le site d'UPblisher et je suis séduite. J'apprécie énormément toutes les signaux bienveillants et respectueux de la personne (et de l'auteur en particulier) qui s'expriment à travers la présentation de ce site, fort agréable au demeurant, c'est tout à fait ce qu'il me faut : une relation de confiance.

25 décembreC'est Noël ! Mon petit mari qui adore m'offrir des cadeaux originaux n'a pas trouvé mieux cette année que de me présenter sur un plateau (enfin, en réalité, dans une enveloppe) la lettre d'un e-éditeur enthousiasmé par mon livre… Allons donc, et moi qui pensais avoir une année 2012 tranquille !

Avant…Parfois, il n'existe pas d'avant, il n'y a qu'un après et c'est celui-là sur lequel je veux me concentrer aujourd'hui…




Extrait gratuit d'un des livres de la saga d'Aila offert par Catherine Boullery, auteure de fantasy (autres passages sur Amazon). Excellente lecture ;)

Avant même le départ, l’esprit d’Aila était allé survoler la ville. Elle n’y avait pas perçu de danger immédiat. Elle décida de rester vigilante, balayant constamment le trajet qu’ils devaient emprunter. Leur groupe progressa aisément jusqu’à la place du furet où les représentants de la chaînerie les accueillirent. Aila, sans être conviée à la réunion, pénétra dans la maison avec eux et attendit au rez-de-chaussée qu’elle se finît. Sans écouter, elle se rendit rapidement compte qu’elle n’avait pas besoin d’être au premier étage pour comprendre que la discussion battait son plein avec de sérieuses divergences d’opinions. Elle marcha jusqu’à la fenêtre, vérifiant d’un regard que Lumière patientait sagement dehors. Sa jument et le jeune garde qui la tenait s’étaient pris d’amitié, car, d’un mouvement cadencé de son museau, elle poussait sa main pour obtenir une caresse… Elle sourit quand elle aperçut le soldat rire et la flatter. Aux bruits qui résonnèrent au-dessus de sa tête, elle comprit que la réunion se terminait enfin. Au même moment, une impression de danger imminent lui étreint le cœur. De la fenêtre, où elle pouvait observer sans être vue, ses yeux parcoururent la place sans rien discerner de particulier et, pourtant, le sentiment de péril restait bien réel, s’amplifiant même chaque seconde. Le roi redescendit avec son fils. Ils paraissaient tous les deux sereins, tandis qu’à l’opposé, les membres de la chaînerie étaient plutôt agités. Cela ne les empêcha pas de s’incliner avec respect et de remercier leur suzerain de façon cordiale. Si la discussion avait été âpre et animée, sa conclusion semblait satisfaisante pour les deux parties.
Elle bloqua le passage du roi tout en lui jetant un regard éloquent et murmura :
— Je sors en premier…
Son kenda à la main, elle se planta devant Sérain et franchit très doucement le seuil, se donnant le temps de tout observer. Ne voyant rien de plus, elle finit par céder la place à son suzerain, quand, soudain, tout se précipita. Un carreau d’arbalète fusa et elle n’eut que le réflexe de lancer sa pensée pour le dévier tandis qu’il se plantait dans le chambranle de la porte sur la droite de Sérain.
Elle s’élança en hurlant :
— Faites rentrer le roi !
Dégrafant sa cape d’un geste, elle fonça vers la maison la plus basse de la rue de l’autre côté de l’esplanade et, se servant de son kenda comme d’une perche, s’envola vers le toit sans le lâcher. Elle se doutait que le tireur, encore présent, n’en resterait pas à un essai raté. Surpris par la rapidité de l’arrivée d’Aila, il jeta son arbalète et se mit à courir sur les tuiles bancales. Elle le poursuivit et, rapidement, ils se retrouvèrent face à face, sur un toit pentu. Le combat s’engagea, Aila avec son kenda, lui, juste avec ses mains et ses pieds. Son agilité extraordinaire décontenançait Aila qui n’avait jamais vu une souplesse si féline combinée à une détente aussi phénoménale… Même Bonneau ne développait pas une telle puissance. Ils se confrontaient, chacun parant les attaques de l’autre sans trouver de failles. Sur la place, la vie s’était figée et tous regardaient la lutte qui se déroulait sur le toit. Aucun des deux combattants ne semblait déséquilibré par sa pente, alors que les tuiles glissaient en permanence sous leurs pieds, avant de finir brisées sur le sol. Aussi vif qu’un chat, l’assassin fit soudain volte-face et, prenant son élan, sauta sur la toiture de la maison de l’autre côté de la rue. Utilisant son kenda, Aila vola derrière lui, ne laissant aucun répit à son adversaire, tandis que celui-ci fuyait de toit en toit, s’éloignant progressivement de la place. Tout à coup, il disparut à ses yeux. Tous ses sens en alerte, Aila se figea, à la recherche du moindre bruit ou d’un infime mouvement. Elle le sentait tout près, mais, dissimulé, il ne bougerait pas avant son départ ; le perdant serait celui qui renoncerait le premier et ce fut elle, le roi attendait sûrement son retour. Elle décida de faire demi-tour pour regagner la place. La traversant au pas de course, elle se rapprocha de la maison où Sérain avait été mis en sécurité, la foule se resserrant autour d’elle. Peu après, quelques acclamations timides, puis franches la remercièrent d’avoir sauvé le roi ou la félicitèrent pour son combat. Écartant avec gentillesse les gens qui se pressaient à ses côtés, elle se fraya un passage jusqu’à la porte. Elle saisit sa ceinture sur Lumière et pénétra dans la demeure.
— Quelqu’un est-il blessé ? interrogea-t-elle en entrant, les yeux aveuglés par la transition brutale du soleil à la pénombre.
— Oui, père, répondit la voix d’Avelin.
Aila sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Elle croyait pourtant avoir dévié le carreau ! Le jeune prince s’écarta et elle découvrit le bras entaillé de son suzerain, rien de plus. Elle soupira de soulagement.
— Un des nôtres est parti quérir un médecin, indiqua un membre de la chaînerie.
— Inutile, je m’occupe de soigner le roi. Pourriez-vous mettre une pièce tranquille à notre disposition ?
— Par ici, venez, la guida un autre homme.
Elle s’approcha du roi.
— Vous sentez-vous capable de vous lever ?
— Sans aucun souci, répondit-il, en joignant le geste à la parole.
Ils se retrouvèrent dans une petite chambre lumineuse à l’arrière de la maison. Elle enleva le tampon en tissu qui cachait la blessure et découvrit une coupure moyennement profonde.
— Avelin, quelqu’un a-t-il récupéré le carreau ?
— Non, je ne le pense pas.
— Mettez des gants, arrachez-le et ramenez-le-moi. Je dois vérifier s’il n’est pas enduit de poison.
Avelin sortit aussitôt. Aila s’assit près du roi, prenant le temps d’examiner la plaie. Quand le prince revint avec le carreau, elle s’en saisit, commença par le humer, puis le fit jouer dans la lumière :
— Je n’observe ni odeur ni trace. Bonne nouvelle ! Il était juste destiné à tuer sans vous empoisonner.
Elle sortit sur la table plusieurs flacons, une bande et un tampon. Un sourire taquin sur les lèvres, Avelin lui tendit une bouteille d’alcool qu’il avait cachée derrière son dos.
— Excellente idée ! s’exclama-t-elle.
Elle s’en versa sur les mains pour les nettoyer, puis vérifia attentivement la plaie.
— Elle est bien nette, il me reste à la suturer. Comme je n’ai jamais aimé coudre, je vais utiliser des insectes munis d’une pince fine et très résistante, une trouvaille d’Hamelin, le mage de mon comté.
Plaçant le bras du roi dans la lumière, Aila commença son laborieux travail et ne se redressa que lorsqu’elle eut fixé une quinzaine de petites pinces. Elle appliqua ensuite un onguent à l’odeur âcre sur le bord de la plaie, sans contact direct avec elle, puis massa la peau en mouvements circulaires.
— Cela devrait permettre d’éviter une infection. Je referai votre pansement ce soir.
Elle termina en versant quelques gouttes d’un liquide jaune sur l’entaille pour limiter la douleur, avant d’apposer le tampon et d’enrouler le bandage. Le souverain avait observé un profond silence pendant toute son intervention. Elle rangea son matériel avec application, puis elle s’agenouilla devant lui, tête baissée :
— Mon roi, j’ai échoué à vous protéger et l’assassin m’a échappé…
Les mots suivants se bloquèrent dans sa gorge. Elle attendait la sentence qu’elle méritait.
— J’aurais aimé, chère Aila, que vous fussiez là quand ma femme et ma fille ont été tuées. J’ai la certitude que, sous votre protection, la mort ne nous aurait pas séparés…
Elle n’osait pas relever la tête, doutant du sens des paroles du souverain.
— Aila, regardez-moi.
À contrecœur et la gorge nouée, elle leva son visage.
— La vie devrait m’avoir quitté à présent. Cependant, grâce à vous, je m’en sors avec une plaie bénigne. De plus, vous devez avoir des doigts de fée, car la douleur s’est évanouie au contact de vos mains. Pour ce qui est de la fuite de celui qui a voulu me tuer, aucun de mes soldats, même le meilleur, n’aurait pu le rattraper et encore moins lui résister. De ma position, j’ai assisté à votre affrontement, stupéfiant, c’est le moins que l’on puisse dire… Je n’avais jamais vu un de mes hommes se battre de cette façon… De forces égales, il semble légitime que ni l’un ni l’autre n’ait eu le dessus dans ce combat. Cependant, pour moi, vous avez gagné, car je suis en vie. Pour conclure, j’ai hâte de mesurer les progrès d’Avelin au kenda ! Nous rentrons et je vous fais grâce pour ce soir d’une autre démonstration, mais demain, pas question d’y couper, nous nous rendrons tous au manège !

Quel drôle d’après-midi… ! Songeuse, Aila regardait les branches brûler dans la cheminée de sa chambre. Depuis toute petite, elle avait toujours adoré cela. Tout y était une source d’apaisement comme le crépitement du bois sous l’effet de la chaleur. Elle adorait l’entendre siffler, gémir ou craquer dans l’âtre. Et puis toutes ces flammes mouvantes la fascinaient. Comme des êtres doués de vie, elles dansaient, virevoltaient, parées de leurs couleurs chaudes et chatoyantes. Ses yeux rivés sur elles, Aila ne bougeait plus. Bientôt, pourtant, elle devrait aller vérifier la blessure du souverain et, avec un peu de malchance, le roi devait déjà l’attendre dans son bureau. Elle finit par se secouer et attrapa sa ceinture.

Comme le jour précédent, Sérain, lui aussi, avait le regard perdu dans les flammes de sa cheminée quand elle entra, et elle en sourit. Qu’importait la position sociale, roi ou paysan, le feu exerçait le même attrait sur les rêveurs éveillés… Elle s’approcha doucement, hésitant à signaler sa présence, et sortit de sa ceinture ce dont elle avait besoin, guettant une réaction de roi, qui tardait à venir. Enfin, il parla :
— Comment avez-vous détourné la flèche qui filait droit vers mon cœur pour qu’elle achevât sa course en effleurant juste mon bras ?
Elle ne s’était pas attendue à cette question. Elle ne sut que répondre. Sérain leva les yeux vers elle et les plongea dans les siens comme s’il voulait lire au fond d’elle-même. Elle finit par se lancer :
— Je crois que je l’ai déviée par la pensée, mais je n’en suis pas sûre…
— Et que faites-vous d’autre dont vous n’êtes pas sûre ?
Aila avala péniblement sa salive :
— Par les pensées, je survole les lieux où je vais, je ressens le danger… Je crois que c’est tout.
Elle faillit ajouter « mais je ne suis pas sûre ».
— Combien de lieux avez-vous survolés ?
— Deux. La première fois, quand les mercenaires de Bascetti nous ont attaqués. Et la seconde, aujourd’hui.
— Et en ce qui concerne le déplacement des objets ?
— J’ai planté cinq flèches en même temps dans le cœur de cinq hommes différents…
— Et quand vous vous battez au kenda ?
Surprise, elle fronça les sourcils :
— Vous croyez que là aussi, ce…, elle hésita, ce n’est pas tout à fait moi ?
— Je l’ignore, Aila. Mais vous nous donnez une impression d’être un oiseau. Vous volez dans les airs. Alors, je m’interrogeais…
Elle secoua la tête.
— Cela a toujours été ainsi, je ne l’ai jamais envisagé autrement…
Les questions l’avaient sérieusement ébranlée. Qu’est-ce qui lui arrivait ? Elle sentit les larmes monter à ses yeux, mais se força à rester impassible sous le regard du roi.
— Tous ces talents que vous développez sont donc nouveaux ?
Elle hocha la tête, sans répondre à l’interrogation.
— Et vous les utilisez quand vous le désirez ?
— Non, je ne contrôle absolument rien. Je suis incapable de déplacer le moindre objet dans cette pièce à l’instant où nous parlons. Toutefois, dans l’urgence, je ne réfléchis pas et cela se réalise malgré moi.
Aila se sentait le désespoir monter de plus en plus. Qu’allait penser le souverain de ces étranges talents qu’elle ne dominait pas ?
— Occupez-vous de mon bras à présent. Voyons si la plaie guérit comme vous le souhaitez.
Elle se rinça les mains, défit le pansement, ôta le tampon et tâta avec douceur la blessure qui, en quelques heures, s’était nettement cicatrisée. Elle fut la première surprise et en fit part au roi :
— Votre entaille se referme très vite. À ce rythme, vous n’aurez plus longtemps besoin de mes services. Il faudra veiller, lorsqu’elle sera moins sensible, à bien masser la cicatrice pour qu’elle retrouve une certaine souplesse.
Elle promena ses doigts délicatement sur les chairs, ajoutant onguent et désinfectant.
— Panser de petites plaies fait aussi partie de votre panoplie de talents ?
Elle leva vers lui ses yeux, la bouche entrouverte, elle ne savait que répondre :
— Non ! Enfin, je ne crois pas. Je n’ai rien accompli de particulier…
— Mais vous avez bien déclaré que ma blessure guérissait plus vite que la normale ?
— Oui, mais…
Ce fut trop. Les larmes se mirent à couler sur les joues d’Aila sans qu’elle pût les contenir.
— Pourquoi pleurez-vous ?
— J’ai l’impression de devenir folle, lâcha-t-elle dans un souffle, incapable d’en dire plus…
— Je suppose que l’on a de quoi être déstabilisé lorsqu’on réalise des choses que l’on ne comprend pas soi-même. Mais vos actions se révèlent bénéfiques ! Vous m’avez sauvé, ne l’oubliez pas ! Et, même si cela vous dépasse, vos aptitudes se manifestent toujours de la bonne façon au bon moment. Cela devrait vous rassurer. Vous ne savez peut-être pas ce que vous faites, mais vous le faites bien. Personnellement, je suis entouré de conseillers, censés tout maîtriser et qui, pourtant, cafouillent à longueur de temps ! Je pourrais les envoyer prendre des cours avec vous !
Aila esquissa un sourire entre ses larmes.
— Parfois, jeune fille, il faut des mois et des années pour comprendre ce qui nous arrive. Nous restons à nous demander pourquoi et comment. Est-ce vraiment une question primordiale quand on sait que cela marche, sans connaître ni pourquoi ni comment ? D’autant plus que, pendant que nous nous interrogeons sur nous-mêmes, nous ne progressons pas… Or, aujourd’hui, nous n’avons pas le droit de demeurer immobiles et de tergiverser. Nous ne devons pas patienter jusqu’à ce que les événements nous heurtent de plein fouet pour réagir. Notre devoir est de nous préparer et d’avancer. Comme vous, j’ignore ce que je vais pouvoir réaliser pour sauver mon pays. Je ne connais ni la réponse, ni le pourquoi, ni le comment. Mais j’ai décidé de ne pas rester les bras croisés en attendant que l’on vienne me tuer !
Il la regarda avec intensité, puis, prenant le menton de la jeune fille entre ses mains, il continua :
— Un roi se doit de tout savoir. Alors, écoutez bien ce que je vais vous dire. J’ignore d’où proviennent vos dons, mais je suis certain de deux choses : ils ne font pas de vous une folle et si nous arrivons à sortir de tous nos ennuis, ce sera grâce à eux et à l’emploi que vous en ferez. J’en suis convaincu, Aila.
Elle le remerciait d’un signe de tête quand la porte s’ouvrit soudainement. La voix d’Hubert surprit Aila qui sursauta. Lui tournant le dos, elle essuya discrètement ses larmes.
— Père, je vous croyais seul. Je vous présente mes excuses d’être entré si brusquement, mais je venais d’apprendre que vous aviez été blessé et je m’inquiétais.
Sérain se leva et alla serrer son aîné dans ses bras.
— Me voici bien heureux de te revoir. Tout va bien. Je me porte comme un charme grâce à cette demoiselle qui m’a sauvé la vie. Un bon choix que tu as effectué là, mon cher fils, un très bon choix…
Aila vit Hubert rougir légèrement, car, sans la présence du benjamin de la famille, elle n’aurait probablement pas été choisie… En tout cas, pas par Hubert, à ce moment-là…
— Ma blessure, maintenant bien nette, guérit de plus en plus vite. Au fait, jeune fille, je voulais vous poser une question. Pourquoi passez-vous vos mains à l’alcool avant de pratiquer des soins ?
— C’est pour éviter de te carboniser le bras, cher père, expliqua Avelin qui venait de les rejoindre. Ma garde du corps a été très explicite ce sujet, mais, en général, elle choisit la facilité et utilise l’eau-de-vie. C’est plus facile à boire ensuite !
Aila qui, au début de ces propos, avait levé les yeux au ciel, termina en lui jetant un regard revanchard.
— Et plus sérieusement ? renchérit Sérain.
Cette fois-ci, elle répondit directement :
— Hamelin, le mage de mon château et mon père, Bonneau pensent tous les deux que nos mains, quand elles sont souillées, multiplient les sources d’infection pour les plaies. Bonneau l’a souvent observé en soignant les chevaux et moi aussi. Hamelin partage cette opinion et moi, je l’applique.
— Cela me rassure encore plus sur l’évolution de ma blessure. Je vous accorde toute confiance. Allons manger ensemble. Je suis un père heureux de voir réunis autour de moi deux de mes fils, même si j’aurais bien aimé voir le dernier…
Une voix inconnue résonna soudain :
— Me voici, père !
— Adrien, quelle surprise !
Les trois hommes se précipitèrent vers le quatrième qui venait de rentrer et tous se congratulèrent. Aila décida de s’éclipser discrètement, hasardant à peine un coup d’œil au nouvel arrivant. Parvenue à la salle à manger, elle entra et reconnut la silhouette mal à l’aise qui patientait devant le feu. Elle devait avoir la même allure empruntée ce midi.
— Aubin ! s’écria-t-elle, se ruant vers lui.
Ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre.
— Alors, raconte ! Comment vont Barnais et sire Airin ? Comment cela s’est-il passé avec Amandine ? Comment vont-ils tous ?
— Aila ! Arrête-toi une seconde, tu veux, que je puisse avoir le temps de répondre à tes questions ! Tout le monde va bien et a demandé de tes nouvelles. Ils étaient tous soulagés d’apprendre que ta première mission s’était parfaitement déroulée et que tu avais dépassé toutes les espérances. J’ai rapporté des petits présents pour toi de la part de Bonneau, d’Hamelin, de dame Mélinda et d’Amandine. Je te les donnerai après le repas. Pour le reste, tu ne vas pas le croire ! Barnais a…
Aubin s’interrompit soudainement en apercevant les quatre membres de la famille royale qui entraient dans la salle à manger. Aila se retourna pour se retrouver nez à nez avec le fils cadet, Adrien. Elle fut saisie. Il n’était ni particulièrement beau, ni particulièrement quelque chose d’ailleurs, mais il était tout simplement royal. Il possédait les mêmes cheveux noirs que sa mère, mais elle se perdit un bref instant dans ses yeux mordorés qu’elle n’avait jamais vus chez quiconque. Il s’inclina.
— Je tenais à vous remercier d’avoir permis à mon père d’être sain et sauf pour mon retour.
Sa voix et le moindre de ses gestes dégageaient une telle assurance qu’elle resta figée, debout, en face de lui, avant de bafouiller un « je vous en prie ».
Sérain invita tout le monde à manger et l’ambiance qui régna tout au long du repas fut très animée. Les trois frères rivalisèrent d’éloquence pour raconter leurs différentes missions, évoquant tous les détails, des plus insolites aux plus dramatiques tandis qu’Aubin et Aila écoutaient en silence. Même Hubert avait remisé sa réserve habituelle, tout à la joie de partager un moment en famille. Une fois le dîner terminé, elle se retira avec son frère, tandis que le roi et ses fils retournèrent ensemble vers le bureau.
— Où est ta chambre ? questionna Aila.
— Par là, répondit Aubin, en indiquant un couloir sur la gauche.
— Pas de chance, juste à l’opposé de la mienne !
— Oui, mais je suis à côté de celle de sire Hubert, comme toi tu dois te trouver près de celle de sire Avelin.
Elle ouvrit de grands yeux.
— Tu as raison ! Nos pièces doivent être contiguës ou presque. Tu vas te moquer de moi, je n’avais pas réalisé qu’il dormait dans la chambre voisine de la mienne ! Je ne devais pas être dans mon état normal hier soir !
— Comme cela, j’arrive et j’apprends que tu as sauvé le roi ! Tu m’épates, grande sœur ! À croire que l’aventure ne voyage qu’avec toi, car, pour ma part, je n’ai encore utilisé aucun de mes talents ni sauvé qui que ce soit…
Elle déposa un bisou sur sa joue.
— Oh que si ! Moi ! Et cela fait déjà très longtemps…
Elle prit sa main avec tendresse.
— Fais attention, je vais finir par m’habituer à recevoir des bisous ! Et après, tu ne pourras plus t’en dépêtrer ! rétorqua Aubin.
— Même pas grave !
Ils rirent, tellement heureux d’être ensemble, d’autant plus que cette fois, sûrement la première, ils pouvaient se voir détendus, sans l’ombre du désaccord de Barou planant au-dessus d’eux. Ils s’assirent sur le lit d’Aubin. Ce dernier reprit la parole :

— Je te raconte la suite de mes aventures à Antan. Tu ne vas pas en croire tes oreilles. Barnais a beaucoup plu à Amandine, tu l’imagines sans peine. Elle irradiait de bonheur, tandis qu’il affichait une mine sombre, bien qu’il s’appliquât à être le plus prévenant des hommes avec sa promise. Tu connais Amandine. Elle avait beau voler sur son petit nuage, elle s’est vite aperçue que la joie de Barnais n’égalait pas la sienne. Elle est donc allée le trouver et lui en a demandé la raison. Et Barnais lui a tout déballé.
— Ah ! Qu’est-ce qu’il a dit ? questionna Aila, soudainement inquiète.
— Qu’il ne s’était conduit jusqu’à maintenant que comme un coureur invétéré, un homme pédant et futile et qu’il avait décidé de changer, de repartir à zéro. Il a ajouté qu’il avait beaucoup été touché par l’accueil qu’elle lui avait réservé, par sa gentillesse et son naturel, mais qu’il ne désirait pas qu’elle apprenne par une autre bouche que la sienne les exploits de sa vie passée et ceci parce qu’il la respectait beaucoup trop. Et après…, s’arrêta Aubin, laissant le suspense s’installer.
— Allez, Aubin, raconte la suite !
— Et après, il lui a dit que si elle ne voulait pas d’un homme comme lui, il la comprendrait et retirerait sa demande en mariage, mais que, pour la première fois de sa vie, il entrevoyait la possibilité de rendre une femme heureuse, de créer une famille et qu’il souhaitait du fond du cœur que cette femme, ce soit elle !
Aila parut soulagée…
— Rassure-toi, il n’a pas parlé de toi et de sa demande en mariage. En tout cas, pas que je sache.
Elle tiqua. Ainsi, Aubin avait découvert que c’était Barnais qui avait cherché à l’épouser…
— Je suppose qu’Amandine a donné son accord malgré tout.
— Tout à fait, les noces sont prévues dans six mois et elle m’a prié de te transmettre son invitation orale. Elle espère ta présence…
— Barnais aura fort à faire avec Amandine et son caractère trempé aussi : une main de fer dans un gant de velours… Tu crois que j’ai bien fait de lui confier Barnais ?
— Bien sûr ! Il va devenir doux comme un agneau… J’ai noté, juste avant de partir, qu’ils filaient le parfait amour ensemble. Peut-être que, finalement, ils vivront heureux…
— Oh ! là là ! Aubin, te voilà philosophe sur l’amour…, et connaisseur avec ça ! Des expériences en mon absence ?
— Aucune, sœurette ! Bon, viens que je te donne les cadeaux que je t’ai rapportés, pour vider mon sac et remplir le tien ! Voici celui de Bonneau, il a dit qu’il pourrait toujours te servir.
Aubin lui tendit un étui avec un poignard qu’elle soupesa avec égard. Elle sortit la lame de son fourreau et la fit miroiter sous la lueur de la lampe, parsemant la pièce d’éclats de lumière.
— Maintenant celui d’Hamelin.
Elle s’attendait à un livre et elle reçut… deux livres ! Le premier racontait l’histoire des deux amants, homme et fée, dont elle pouvait être une éventuelle descendante et s’intitulait sobrement « La véritable histoire d’Eery ». Hamelin avait inscrit une dédicace sur la page de garde : « Les contes ne retracent pas toujours que des histoires, entre leurs lignes parfois la vérité se dissimule… » Le second, un livret de séchage pour feuilles et plantes, elle trouva l’idée intéressante et se promit de classer rapidement celles qu’elle détenait pour les préserver. Elle y mettrait les feuilles d’Herbère données par la châtelaine.
— Tiens, celui-ci vient de dame Mélinda, reprit Aubin.
Aila défit le papier avec soin et découvrit une nuisette qui n’avait rien à voir avec sa grande chemise en coton. Cousue dans une étoffe noire et soyeuse, elle offrait un décolleté vertigineux que seules de fines bretelles soutenaient. Un sifflement d’Aubin ramena la jeune fille à la réalité et, cramoisie, elle la replia vite fait avant de la cacher dans son emballage.
— Elle a dû vouloir prévoir le coup si tu rejouais la promise de sire Hubert ! explosa Aubin dans un éclat de rire.
Elle fronça les sourcils.
— Pas la peine de t’en faire, tout le monde est au courant ! Ce n’est pas sire Hubert qui a vendu la mèche, mais sire Airin, très débonnaire et encore plus bavard ! Ton prince a accusé une drôle de tronche quand le châtelain d’Escarfe s’est mis en tête de raconter tous les détails qu’il connaissait. Heureusement qu’il ignorait tout de ton histoire avec Barnais, sinon elle aurait enflammé les oreilles de ses auditeurs ! Tout le monde sait également que tu portes aussi bien la robe que le kenda, voire mieux, et que tu danses comme une princesse !
Aubin était hilare, tandis qu’elle trouvait tout cet étalage de sa vie privée beaucoup moins désopilant. Rapidement, il constata sa contrariété et, retenant à peine son envie de rire, il poussa sa sœur du coude.
— Ne boude pas, Aila, tous nos commentaires n’avaient rien de méchant. Nous avons seulement échangé quelques blagues comme dans le temps, sans plus, je te l’assure.
Elle lui sourit pour lui faire plaisir, mais tout ceci l’ennuyait. Elle ne voulait pas devenir objet de plaisanteries douteuses devant ses amis.
— Et ton père ? s’enquit-elle, changeant définitivement de sujet.
— Ça va.
— Es-tu au courant de ta prochaine mission avec sire Hubert ?
— Non, pas encore. Et toi ?
— Pas plus. Enfin, je sais juste que, bientôt, je dois partir en Hagan sauver une femme qui s’appelle Amata…
— Et comment l’as-tu appris ?
— J’ai, elle hésita, j’ai eu une vision…
— Une vision ! s’étonna Aubin.
— En ce moment, il m’arrive beaucoup de choses bizarres…
— Comme le coup des flèches dans la forêt ?
Elle le fixa, surprise par sa perspicacité.
— Tout à fait. Comment as-tu opéré le rapprochement ?
— Il me semblait bien qu’ils étaient tombés tous les cinq en même temps. Comme signal de départ, tu ne pouvais guère trouver mieux…
Elle hocha la tête.
— Je ne peux pas t’en dire plus parce que, moi-même, j’ignore ce qui se produit, c’est juste déroutant…
— Je suis ici maintenant, tu n’es plus solitaire pour affronter tout cela…
Elle le serra dans ses bras.
— Aubin, tu es le meilleur des frères !
— Je sais et j’entends bien le rester !
Il réprima un bâillement :
— Mais seulement à partir de demain ! Nous sommes partis très tôt ce matin pour arriver avant la nuit et là, une seule chose compte : dormir…
— Bonsoir, Aubin.
— À demain ! Attends, j’allais oublier de te donner le cadeau d’Amandine !
Aila prit le paquet que lui tendait Aubin ainsi que tous les autres présents et regagna sa chambre où elle y rangea tous ses nouveaux trésors, sauf celui d’Amandine qu’elle ouvrit. Elle y trouva une jolie chaîne qui supportait une petite pierre brillante. Que signifiait ce cadeau ? Elle déplia la lettre qui l’accompagnait et en commença la lecture.

Ma très chère Aila,

Aubin a dû te raconter les derniers événements qui ont occupé ma modeste vie de fille de châtelaine, mais il ne connaît pas tous les détails de l’histoire. D’aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours eu envie de te ressembler. Cela doit te surprendre, car je pense ne jamais l’avoir laissé transparaître. Je t’enviais cette liberté infinie dont tu jouissais : celle de ne pas être une femme étriquée par son rôle. Tu chevauchais, combattais, étudiais et moi, je me contentais d’exécuter ce que l’on attendait de moi. N’y perçois aucun regret, à présent, je suis heureuse d’être ce que je suis et encore plus comblée que Barnais devienne mon mari même s’il t’a adressé sa première demande… Tu vois, cela aussi, il me l’a avoué, et tout le reste… Je sais qu’aujourd’hui, si mon mariage a une chance de réussir, ce sera grâce à toi… Si Barnais m’avait épousé en demeurant comme il était auparavant, je crois que je l’aurais tué de mes propres mains !

Tu es partie trop vite la dernière fois et tu as emporté avec toi mon regret de ne pas t’avoir offert un souvenir de notre amitié. Aubin me permet de réparer cette erreur. J’ai choisi une gemme transparente, légèrement bleutée et scintillante : c’est une aigue-marine ou pierre d’esprit. J’ai trouvé qu’elle t’irait parfaitement ! Je l’ai fait monter sur une petite chaîne pour que tu puisses la porter en te souvenant de moi…

Antan est devenu trop calme depuis ton départ et tu me manques terriblement. C’est seulement maintenant que je réalise la place que tu prenais dans ma vie. Enfin, aujourd’hui que j’ai Barnais, j’aurai moins souvent l’occasion de penser à toi ! Si jamais, dans six mois, tu entends parler d’un beau mariage, c’est le mien, essaie d’y être…

Prends bien soin de toi.
Amandine

Aila reprit la chaîne qu’elle fit tournoyer entre ces doigts. C’était vraiment très joli et elle se sentit extrêmement touchée par le geste d’Amandine. Puis, bâillant comme son frère, elle décidait de se coucher quand on frappa à la porte. Elle l’entrebâilla et se retrouva en face d’Avelin.
 — Je suis désolé de vous déranger si tard, mais je n’avais pas encore trouvé l’occasion de vous remercier d’avoir sauvé père et je voulais m’en acquitter ce soir…
Il la regardait si intensément qu’elle comprit la frayeur qu’il avait éprouvée à l’idée de perdre également son père. Elle frappa doucement son épaule avec son poing.
— Pas de soucis entre amis. Bonsoir, Avelin.
— À demain, Aila.
Elle se glissa entre ses draps, repensa à tout ce qu’elle avait vécu dans cette journée et s’endormit sans toucher le livre des fées, pourtant dissimulé sous son oreiller.


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