✑ Les archives du blog de FANTASY d'octobre 2012 de Catherine Boullery

Les Archives du blog de #fantasy d'octobre 2012
tome 1 - Aila et la Magie des Fées

La saga d'Aila  fantasy


fantasy

Note : 4.6 / 5 avec 283  critiques

Les archives du blog de fantasy d'Aila d'octobre 2012

27 octobrePlus de connexion pendant quelques jours et donc des vacances forcées pour le blog ! Je sais parfaitement qu'en ce moment mes petites interventions sont loin d'être quotidiennes, mais ma vie professionnelle, autre que celle d'écrivaine, occupe bien mes journées et mon énergie !
Souvent quand je marche - comme quand je cours - mes idées vagabondent, ce n'est pas un roman que je crée en l'espace d'un instant, mais plus des réflexions sur la vie, sur l'attitude des gens dans la société et l'évolution de cette dernière… Je pense souvent à mes élèves et à ce que l'école leur apprend et, aussi, trop souvent à ce qu'elle ne leur apprend pas. Il est commun d'entendre que le « niveau baisse ». Le constat peut être nuancé, mais il existe des faits indéniables : une efficacité dans le travail en diminution, une capacité de concentration de plus en plus faible, une inadéquation entre les exigences et les efforts fournis, un désintérêt profond pour les résultats, des codes de comportement plus ou moins assimilés. Cela fait beaucoup de dégradations sur une dizaine voire une quinzaine d'années.
Quel est le rôle de l'école aujourd'hui ? C'est vraiment la question que je me pose quand mes pensées errent entre deux pas sur le bitume. Est-il normal de donner aux élèves l'illusion que, même sans travail, ils réussiront malgré tout ? Et c'est vrai, majoritairement, les élèves auront leur bac, même avec un niveau largement insuffisant toute l'année. Malheureusement, je doute de la cohérence de cet état de fait avec leur vie future.
Il y aura toujours de bons professionnels et puis il y aura les autres dont une partie viendra grossir les chiffres du chômage et, comme rien n'est jamais simple, dans les deux catégories, il existera toujours les chanceux et les non chanceux. Fondamentalement, je remets en question le rôle de notre éducation nationale et de ces politiciens qui sous-tendent des décisions au centre desquelles l'élève n'existe pas et les enseignants encore moins si c'est possible, excepté dans le cas où quelques pompes seraient à cirer…
Depuis la réforme des lycées, je doute de plus en plus et je ne me retrouve pas dans cette façon d'enseigner : une première S aux horaires appauvris, une seconde à la fois intéressante pour les futurs scientifiques, mais souvent trop compliquée pour les autres et ce temps qui nous manque en permanence pour faire notre boulot correctement, des notions saupoudrées sans approfondissement et sans possibilité de travailler sur la durée… L'école, encore un ascenseur social ? Mais pour qui ?

25 octobreC'est bientôt les vacances, encore deux jours… Et je vais pouvoir me reposer et bosser sur le tome II de mon bouquin ! C'est super ! En attendant, il me reste encore un paquet et demi de copies et quelques heures de cours à affronter !
Souvenez-vous, toute heureuse des chemins inattendus qu'emprunte la vie, je vous avais raconté mes péripéties de cet été dans une pharmacie et la gentillesse des personnes présentes qui avaient pris soin de moi, étalée sur la moquette, vaincue par une baisse de tension importante. Une personne de l'officine avait repris contact avec moi par le biais du forum de Dol Celeb et nous voici à échanger des mails pour nous rencontrer ! C'est trop super !
C'est tout à fait ce que je racontais à quelques invités de Catherine Vailla aliant d'UPblisher, ce livre est une passerelle magique. Il ouvre sur des chemins que je n'aurai jamais empruntés et sur des portes vers de nouvelles relations qui n'auraient jamais existé sans lui… Il donne également l'occasion d'approfondir une relation déjà entamée. Merci Aila. Je le savais déjà, en toi, il existe une magie bien plus grande que celle d'avoir pris vie dans un roman. Je lève mon verre matinal de jus de fruit au bonheur que tu m'apportes ! Cheers!

23 octobreMalgré la fatigue de la journée qui se termine et l'envie de m'affaler dans le canapé, je résiste, rien que pour écrire un petit blog du jour ! Parce que, il faut le dire, aujourd'hui, c'est mon anniversaire ! Si vous voulez savoir mon âge, je vous en prie, vous retrouvez mon année de naissance dans le site et vous faites la différence avec 2012. Vous comprenez, je suis nulle en calcul mental, donc c'est trop difficile comme calcul pour moi ! Non, non, je plaisante, je n'ai juste pas envie de vous donner tout sur un plateau. Faites donc marcher vos neurones !
Allez, musique ! Voici deux airs d'anniversaire que je partage parce que trop bien ! Ma préférée : Best happy Birthday song, ensuite Stevie Wonder - Happy Birthday et une petite dernière qui n'a rien à voir, sinon de partager un petit dessin animé sur le bonheur de l'amitié Partly Cloudy.
Belle journée !

18 octobreC'est moi ! Allez, c'est décidé, aujourd'hui, je prends un peu de temps sur la tonne de boulot qui me reste à faire. Surtout que j'ai eu droit à une escapade au lycée - même quand je n'y suis pas, irrémédiablement attirée, il faut que j'y retourne ! - ; en fait, ce serait plutôt, quand on n'a pas de tête, on prend sa voiture pour mettre en place tout ce qui a été oublié quelques jours plus tôt ! Et hop ! De retour, promenade rapide sur les bords de Seine aux couleurs de l'automne, sous la lumière chaleureuse d'un soleil perçant entre les nuages…
Hier soir, country et toujours ce même plaisir à partager ces instants avec les copines et à danser. Petite nouvelle (comme dirait Christelle) : Don't Let Me Down.
Regardez ! Ce que vous voyez là, c'est le petit bout de ma main qui dépasse sous la pile de copies que je dois corriger. Encore un instant et ce sera l'immersion totale et définitive ! Glou, glou, glou… C'est pour cela que je vous laisse, ce qui me reste de ma journée ne me suffira pas à tout faire ! Catastrophe !
Bon jeudi !

15 octobreOh la la… C'est terrible ! Je n'ai quasiment fait que bosser ce week-end et je ne trouve même plus le temps d'écrire mon blog… Donc je vous mets un petit mot pour vous dire que je pense à vous et que, bientôt, j'espère récupérer un peu plus de temps pour partager avec vous quelques moments plus intéressants !
Un peu de patience encore et cela ira mieux !
Bonne semaine !

13 octobreHé ! Il existe quand même de bonnes nouvelles dans ma petite vie de prof débordée ! Enfin, plutôt dans ma vie d'écrivain puisque j'ai éprouvé un grand plaisir à distribuer les exemplaires de mon livre à quatre compagnes de Country et leur gentillesse ainsi que leur enthousiasme étaient vraiment charmants ! maintenant, j'espère que l'histoire leur plaira et qu'elles plongeront avec joies dans les péripéties extrêmes de mon héroïne. Émilie qui l'a déjà lu les a mises en garde contre le piège mortel que représente ce roman, une fois que vous avez mis le pied dedans, c'en est fini de vous ! La bonne nouvelle pour le lecteur, c'est qu'une fois sorti de sa phase d'apnée prolongée, il en redemande !
Dernière journée avant le week-end… Je me déteste quand j'en suis à décompter les jours en attendant les vacances, trop de fatigue, trop de stress et les petits bonheurs au quotidien, vous savez ceux que j'aime tant, qui m'échappent… Bon, décidément, tout a un petit goût de blues ce matin, une petite vitamine C et ça va repartir !
Bonne journée !

12 octobreAllez, hop ! Une journée sans blog… Je vous présente mes excuses, mais mes journées sont trop courtes pour pouvoir avancer suffisamment mon boulot et réaliser tout ce qui doit l'être à côté ! Je n'ai toujours pas développé l'art de me diviser en plusieurs moi : l'un qui corrigerait les copies pendant qu'un autre avancerait les nouveaux programmes tandis qu'un troisième prendrait le temps d'aller dormir pour récupérer et un dernier d'aller courir pour se maintenir en forme !
Dernière journée avant le week-end… Je me déteste quand j'en suis à décompter les jours en attendant les vacances, trop de fatigue, trop de stress et les petits bonheurs au quotidien, vous savez ceux que j'aime tant, qui m'échappent… Bon, décidément, tout a un petit goût de blues ce matin, une petite vitamine C et ça va repartir !
Bonne journée !

10 octobreJ'ai gagné, j'ai gagné ! Et je suis contente ! J'ai gagné ex aequo avec Ervael sur le forum de Dol Celeb ! 3 points partout ! Bon, bon, d'accord, nous n'étions que deux participants, mais je suis partie de très loin ! 2 pour lui et zéro pour moi. Puis, ma note a commencé à remonter : + 3 pour moi et + 1 pour Ervael et donc je suis première avec Ervael, nananananère ! Bon, ça va, je sais que je me répète, mais ce n'est pas grave, je suis contente ! Ervael a proposé une école orc hyper drôle et, pour ma part, je me suis cantonnée à mon sujet de prédilection actuelle avec une banale école chamane (versions pdf ou ppsx). Enfin, peut-être pas si banale que cela ! Cerise sur le gâteau, j'ai reçu un commentaire adorable : « Je félicite le travail de l’école chamane… Celui (celle) qui a fait ça sait se servir d'une plume ». Merci Juju !
Vous savez quoi ! Mise à part cette belle victoire, il existe des jours où je trouve le moyen d'accumuler les erreurs. Enfin, « des », non, une… Suffisamment grosse pour m'agacer prodigieusement. Je me suis trompée dans l'horaire d'un cours… Grrr !!! C'est la première fois que cela m'arrive depuis que je travaille et je suis énervée ! Mais bon, cela ira mieux demain.
Bonne journée !

9 octobreAprès de la musique plein la tête, me voici avec un papillon au plafond ! Non, non, ne rigolez pas, je me sens totalement frustrée… Moi, la petite amoureuse des papillons, je rêve depuis un moment de visiter une serre à papillons. C'est vrai qu'au début, ce genre de désir ressemblait à une envie lointaine pour laquelle, sagement, je me disais plus tard… Et puis, tout d'un coup, il se transforme en lubie envahissante qui n'admet plus de délai : je veux aller visiter une serre remplie de ces lépidoptères que j'adore !
Mue par une frénésie nouvelle et totalement incontrôlable, me voici à parcourir internet à la recherche de mon péché mignon et, finalement, il en existe plein : des serres, des îles, des jardins… Et me voici à rêver de lieux parfaitement inaccessibles en ce moment et à ressentir comme une pointe de regret en pensant à tous les papillons que je ne parviendrais pas à voir, sniff… Mon malheur n'est pas total, car j'ai fini par dégoter une serre aux papillons pas trop loin d'ici ! Chouette ! Pour terminer, un autre petit site (disparu) pour découvrir une nomenclature intéressante sur mes petites bestioles ailées préférées.
Bonne semaine moins un jour, nous avançons dans le bon sens !

8 octobreAprès une légère panne de blog en la journée d'hier, me voici à nouveau sur les chemins de l'écriture quotidienne qui est loin d'être la plus facile, surtout quand je manque de temps pour laisser mon esprit vagabonder…
Didier a commencé à travailler sur la couverture et me presse de me remettre à la relecture du tome II… Je sais qu'il a totalement raison. Dans le même temps persiste l'impression d'être un peu dépassée entre fatigue, petits soucis de santé et excès de choses à faire. Mon esprit est soumis à dure épreuve à devoir se scinder en plusieurs parts compartimentées et avancer dans chacune d'elles comme si elle était unique ! De plus, l'écriture est une maîtresse exigeante qui n'admet pas de partage et se fait désirer quand je ne lui suis pas entièrement dévouée. Je m'aperçois bien qu'en ce moment ma tête remplie d'histoire se vide peu à peu de son imagination, sous l'impact d'exigences journalières. Comment peut-on rêver dans ce cas ?
Car l'écriture est un rêve éveillé ! Et c'est ce rêve intime et ininterrompu que nos mains avides transcrivent sur une feuille blanche, comme si le fait de noircir des pages était une façon de remplir sa vie chaque jour un peu plus… Et vous, qu'en pensez-vous ?
Bonne semaine qui démarre !

6 octobreChouette, le week-end ! Cela fait plaisir cette petite pause en fin de semaine avant de repartir bientôt pour de nouvelles aventures !
Je poursuis mes échappées musicales dans le monde de la country, recherchant dans chaque air que j'apprécie l'union du corps et du rythme. Je m'aperçois que je ne suis vraiment pas adaptée aux sonorités « latino », ce sont vraiment les seuls types de chansons dans lesquelles je ne parviens pas à rentrer ! Un autre exemple de chorégraphie sur un air typiquement américain : Slap and stomp. Pas facile celle-là aux premiers essais, je n'arrivais pas à frapper correctement des pieds et les enchaînements sont très rapides.
En plus, pour joindre fantasy et country, mercredi prochain, j'arrive avec les livres demandés par quatre partenaires de danse. Bientôt, mon dernier carton sera totalement vidé. Il doit m'en rester une dizaine sur le stock initial ! Cela va vous faire rire, mais cela me fait tout drôle… Je n'en suis qu'au stade des premières ventes, mais c'est déjà ça ! Donc je suis contente !
Belle journée !

5 octobreDans ma tête s'égrènent des mélodies qui l'emplissent de sonorités entraînantes et me voici prête, à chaque instant, à faire quelques pas appartenant aux chorégraphies apprises ou révisées du dernier cours de country. C'est incroyable de ressentir la musique comme une partie de soi-même et quel art possèdent les créateurs de chorégraphie pour offrir au mouvement du corps une totale fusion avec le rythme… Je ne danse plus, je glisse et, peut-être bientôt, sans kenda, je volerai dans les airs comme Aila. Petit aperçu des musiques qui me hantent : Come dance with me. Je continue à réviser les autres chorégraphies, mais j'ai l'impression de les oublier au fur et à mesure que je les étudie, j'ai tellement de choses dans la tête… Est-ce qu'un prof possède le droit de dire cela sans se faire huer, mais « vivement les vacances » !

4 octobreIl n'y aura pas d'idées farfelues aujourd'hui… La journée sera plus consacrée à la réflexion et au travail, mais cela ne va quand même pas m'empêcher de vous emmener sur un chemin de traverse quelconque ! Quoique…
En cette période difficile pour beaucoup d'entre nous, je me demandais ce qui nous permettait de garder le cap, quelles que soient les intempéries traversées… J'ai bien trop souvent l'impression que notre monde s'affole sans parvenir à s'y retrouver dans la complexité de la vie… Alors quelles sont les solutions pour reprendre la main sur une existence qui vous échappe ?
Je n'ai pas de réponse toute faite, juste des idées auxquelles se raccrocher quand le dérapage n'est pas très bien contrôlé. Par exemple, celles que je me fais de la vie et de ce que je veux être ou ne pas être. Il existe des valeurs auxquelles je crois et mon père me citait souvent une phrase qu'il avait empruntée au cheval d'orgueil, il me semble, mais dont je ne suis parvenue à retrouver les termes exacts. En substance, elle disait que personne ne devait courber la tête plus bas qu'elle ne l'aurait dû. Et c'est ce que je vais m'astreindre à être aujourd'hui : moi pour le meilleur ou pour le pire !
Bonne journée !

3 octobreQuand une idée farfelue vous traverse l'esprit…
En rentrant des courses cet après-midi, la télévision diffusait un épisode de Miss Marple, héroïne de la fameuse romancière Agatha Christie. Dans les romans, notre détective malgré elle possède l'allure d'une maîtresse d'école à la retraite à laquelle est associé un esprit analytique, plein de finesse, enrichi par une observation sans concession des habitants de son village. Elle part du principe que la nature humaine est la même partout et, deux aiguilles à tricoter entre les mains, elle réfléchit à la fois au nombre de mailles dont elle doit diminuer son pull et à l'affaire à élucider. Elle questionne, enregistre, suit un petit bonhomme de chemin mental qui lui est propre, optant pour un parallèle avec telle ou telle histoire de son village qui lui ouvre des perspectives de compréhension et de résolution.
Pour en revenir à mon idée farfelue, je me suis demandé si quelqu'un comme elle pouvait vraiment exister. Et si c'est le cas, où vit-elle, car je n'ai jamais rencontré aucune personne de ce genre ? Sûrement dans la campagne anglaise, je n'ai pas dû assez voyager ! Et, si elle était susceptible d'exister, son esprit vif et observateur aurait-il su résoudre les grandes énigmes criminelles actuelles ou passées ? En ce moment, la presse reparle de l'affaire Grégory et de l'analyse de nouvelles preuves. Aujourd'hui, ce crime n'a toujours pas été résolu, elle serait bien utile et peut-être plus efficace que la police scientifique, malgré ses grandes qualités, car elle aurait étudié la personnalité de chaque protagoniste et aurait dénoué les fils de la vérité grâce aux petites histoires gravées dans sa mémoire comme autant de petits éléments s'imbriquant les uns dans les autres pour paver le chemin de la vérité… Mais, grande question, la vérité apporte-t-elle la paix ?
Bonne journée !

2 octobreBon, c'est décidé, je vais me construire une page avec des papillons dans le site ! Cela n'aura rien à voir avec Aila et ses aventures, mais tout à voir avec le personnage que je suis ! En attendant de profiter de l'aubaine pour découvrir quelques représentants de l'espèce dans ma modeste collection de photos, voici un site pour régaler vos yeux avec des photos absolument magnifiques. Voici un autre site très instructif pour découvrir les noms des inconnus. J'ai ainsi pu identifier quelques Hespéries que, pour rien au monde, je n'aurai mises dans la même famille !
Pfff… C'est heureux que je ne sois pas de nature jalouse, car, lorsque je parcours le site avec les belles photos de papillon, je m'aperçois qu'il existe plus d'espèces que je n'ai jamais rencontrées que celles qui ont croisé mon chemin. Cela me donne envie de partir parcourir la France de long en large pour en découvrir de nouveaux et me régaler à les capturer en image. Malheureusement, les papillons sont des créatures de l'été et, même si quelques belles journées perdurent, bientôt les frimas de l'automne vont envahir notre quotidien et je devrais attendre les premières chaleurs de l'année prochaine pour pouvoir de nouveau les admirer…
Bonne journée !

1 octobreAprès cette petite pause du week-end, on peut le dire, les nouvelles ne seront pas très fraîches…
Quel beau temps ! Cela fait plaisir de profiter en cette fin du mois de septembre et ce début du mois d'octobre de températures clémentes et d'un ciel bien bleu. Les couleurs des paysages tandis que nous rentrions d'un périple en Normandie étaient magnifiques. Quelques bouchons que nous aurions préféré éviter nous ont amenés à traverser Mantes-la-Jolie et de découvrir sa collégiale sous une belle lumière chaude. Elle est absolument magnifique et présente un toit resplendissant en tuiles vernissées, surplombé de deux tours aériennes. Malheureusement, nous n'avons pas eu le temps de faire une halte pour en faire le tour.
Demain, je partagerai avec vous quelques nouveaux trophées à mettre dans ma boîte à images, celle marquée « Papillons », mais ce sera demain !
Bon courage pour cette semaine.




Extrait gratuit d'un des livres de la saga d'Aila offert par Catherine Boullery, auteure de fantasy (autres passages sur Amazon). Excellente lecture ;)

Aila se réveilla nauséeuse, comme le matin de son départ d’Escarfe pour Antan, mais en pire. L’estomac au bord des lèvres, elle se redressa avec difficulté, tentant de contrôler le battement accéléré de son cœur et les contractions de son ventre. Elle ne ressentait aucune douleur particulière, juste un malaise général qui faisait tanguer la pièce devant ses yeux. Un coup discret frappé à sa porte, puis Élina entra avec un plateau.
— Bonjour, dame Aila. J’espère que vous avez bien dormi. Voici votre petit déjeuner, souhaitez-vous autre chose ?
Incapable de parler, elle se contenta de hocher la tête négativement.
— Je vous rappelle que j’ai rangé vos affaires dans l’armoire. Sire Avelin m’a chargée de vous transmettre qu’il comptait sur vous ce matin pour une petite leçon de kenda. Il viendra vous chercher après la deuxième cloche. Bonne journée, dame Aila.
La jeune fille eut envie de lui dire d’arrêter de lui donner de la « dame Aila » à tout bout de champ. D’abord, elle n’était pas une dame, mais une combattante ! Cependant, elle n’ouvrit pas la bouche et se précipita vers sa cuvette pour vomir dès qu’Élina eut franchi la porte dans l’autre sens. Aila resta accroupie un long moment avant de se ressaisir, tandis que la nausée s’effaçait peu à peu. Ses forces revenues, elle s’habilla, s’assit devant le plateau, puis attaqua les œufs, les fruits et le gruau de son petit déjeuner qui ne ressemblait pas à celui de Bonneau à Antan… Elle détailla sa chambre autour d’elle. Depuis son enfance, elle, qui avait vécu dans une seule et unique pièce minuscule, son lit caché derrière un paravent, se retrouvait dans un endroit immense, tout à elle, dans le château royal ! C’était à ne pas en croire ses yeux… Dans le même temps, elle ne sut pas si elle devait se réjouir ou regretter sa vie d’antan, et, le mot l’amusa, sa vie à Antan… Elle n’avait jamais été habituée à se faire servir. En tant que promise d’Hubert, elle avait joué le jeu à Escarfe parce qu’elle n’avait guère le choix, mais ici, elle avait pensé qu’elle occuperait un dortoir, peut-être réservé à son groupe ou tout simplement au milieu des soldats… Est-ce que cette nouvelle façon de vivre ne rendrait pas plus difficile le retour vers des missions pluvieuses et froides comme celle d’hier ? S’habituer au confort et oublier le monde dehors paraissaient si facile…
Elle se secoua. Avelin allait bientôt venir la chercher et elle n’avait pas fini de se préparer. Élina lui avait dit que ses vêtements étaient pendus dans l’armoire, elle s’y dirigea tout en pliant l’uniforme qu’elle avait revêtu pour sa rencontre avec le roi. Elle y retrouva ses affaires habituelles qu’elle enfila avec plaisir. Sa tenue de cuir n’avait pas encore été rangée, mais elle ne douta pas qu’Élina l’y remettrait dans la journée. Elle saisit son kenda, profita de la sensualité infinie de son contact, puis sortit. Elle n’avait pas envie d’attendre Avelin et, croisant un serviteur, elle lui demanda comment se rendre au manège avant de l’envoyer prévenir le prince qu’elle s’y trouverait.

C’était la première fois qu’Aila se promenait seule dans les couloirs. L’ambiance, sombre et austère, reflétait exactement l’extérieur du château : peu de tentures, des corridors rectilignes et vides. Parvenue à l’escalier lugubre qui descendait vers le rez-de-chaussée, elle s’arrêta net. En face d’elle, un immense tableau représentait la famille royale. Elle y reconnut Avelin et Sérain. Cependant, son regard fut irrésistiblement attiré par la femme, debout à côté du roi, une femme à la beauté saisissante : presque aussi grande que son mari, une allure élancée et de longs cheveux noirs, ramenés sur son épaule gauche. La pose qu’elle avait prise dévoilait son élégance naturelle. Elle se tenait droite et fière, comme défiant le monde de ses yeux bleus aux pupilles sombres et dilatées. Voici d’où provenait la couleur des yeux d’Hubert… Serrée dans ses bras, une petite fille à l’air mutin et à la chevelure tout aussi brune que celle de sa mère semblait se moquer du peintre… À leur côté, le roi, à qui Aila avait pourtant trouvé la veille au soir tant de prestance, et ses trois fils faisaient pâle figure. On les oubliait presque devant l’énergie que dégageaient la femme et son enfant…
— Elles étaient belles, n’est-ce pas ?
Aila reconnut la voix d’Avelin.
— Plus que cela encore…
Seules d’autres phrases creuses lui vinrent à l’esprit pour commenter ce qu’elle ressentait, alors elle préféra se taire. Elle se doutait que la perte de sa mère et de sa petite sœur avait créé un gouffre de peine dans le cœur du prince. Il reprit la parole :
— J’ai toujours pensé qu’elle avait choisi de se sacrifier pour père, mais je n’ai jamais compris pourquoi elle avait entraîné Audéi avec elle. Elle aurait dû être capable d’empêcher sa mort…
— Je vous trouve bien dur envers elle, Avelin. Croyez-moi, quelques dons que vous puissiez posséder, ils ne vous rendent en aucun cas infaillible… Elle n’a sûrement pas décidé la disparition de sa petite fille qu’elle chérissait. Elle n’a juste pas réussi à l’éviter…
— Elle aurait dû ! s’écria-t-il.
Il en voulait à sa mère et vibrait d’une colère si grande qu’il avait du mal à en parler. Aila sentit cette dernière prête à exploser. Avelin devait la contenir depuis si longtemps… :
— Oui, elle aurait dû, mais elle n’y est pas arrivée parce qu’elle n’était qu’une femme, parce qu’elle n’a eu qu’une fraction de seconde pour se décider. Combien de mauvaises décisions avez-vous déjà prises en un si court laps de temps ? Et ne me dites pas aucune, je ne vous croirais pas…
Avelin rougit. Aila continua doucement :
— Vous devez apprendre à lui pardonner. D’abord, d’être partie en vous laissant, car elle n’a pas su sauver votre père sans mourir à sa place. Ensuite, d’avoir entraîné dans sa mort votre petite sœur que vous adoriez. Je me doute de ce que votre mère représentait pour vous. Elle était l’arbre auprès duquel vous vous réfugiez. Elle vous guidait pour trouver les bons chemins ou les réponses adaptées sans jamais commettre d’erreurs. Elle était tellement efficiente que vous avez cessé de croire qu’elle pouvait se tromper. Et pourtant, elle n’était pas différente de vous, ce n’était qu’un être humain, ne l’oubliez pas.
Il ne la regardait plus et fixait le tableau, les mâchoires serrées, les yeux toujours pleins de colère, mais cette fois-ci voilés par le chagrin infini qui émergeait enfin de son cœur dans lequel il l’avait trop longtemps emprisonné.
— Venez, Avelin. Les entraînements au kenda constituent d’excellents refuges contre la fureur et la tristesse. J’en parle en connaissance de cause, car je les ai testés bien souvent…
Le prince ne bougea pas.
— Savez-vous pourquoi j’ai tout mis en œuvre pour que vous soyez sélectionnée ? Parce que votre façon de me dévisager dénotait cette même alternance de cran et d’impétuosité que je lisais dans les yeux d’Audéi, avec juste un peu moins de joie de vivre que chez elle. Il est vrai que vous n’avez pas connu la même enfance, à moins que la gravité ne vienne avec les années…
— Pourtant, Avelin, nous étions différentes. À son âge, j’étais murée dans un silence sans fin. Je doute qu’à l’époque vous ayez trouvé sur mon visage la moindre trace d’exubérance. En revanche, déjà une certaine détermination, c’est possible…
Il l’écoutait avec attention.
— La vie ne vous a fait aucun cadeau, n’est-ce pas ?
— Je ne veux pas m’en plaindre. Elle aurait pu être pire si je n’avais pas été aimée du tout… J’ai souffert, et je souffre encore du rejet de la part de celui qui aurait dû être mon père, mais je commence à prendre mes distances et à accepter de vivre malgré son absence à la fois physique et affective. C’est d’autant moins facile, qu’après la famille royale, il est l’homme le plus respecté d’Avotour ! C’est comme ça…
— Si Audéi avait eu la chance de grandir, j’aurais aimé qu’elle vous ressemble.
— Voyons, Avelin, restez sérieux ! Vous vous figurez votre sœur, une princesse, qui arriverait, dégoulinante de pluie, pas lavée depuis une semaine et avec le sang de ses semblables sur les mains ! Vous et moi ne partageons pas tout à fait la même conception de l’attitude et du rôle d’une altesse !
Il sourit, les nuages de sa tristesse s’étaient envolés.
— Bon, je dois l’admettre. Vu ainsi, Audéi n’aurait pas ressemblé à l’image que j’imaginais. Mais, après tout, dans ce monde qui change, je suis certain qu’une princesse guerrière y trouverait sa place ! Allez, au manège, maintenant ! Je dois absolument tous les surpasser avant qu’ils ne reviennent au château ! Et surtout Hubert ! Pas question que je le laisse devenir meilleur que moi ! À ce propos, vous ne m’avez pas expliqué comment s’était passée votre cohabitation…
Descendant les escaliers, ils conversaient tout en se dirigeant vers le manège.
— Je vous ai remplacé auprès de lui. Voyager avec un Avelin bis a dû le ravir !
— Quand même, vous ne lui avez pas fait cela ?
— Je crois bien que si !
— Par les fées, je connais mon frère, il a dû vous maudire !
— Je pense qu’au début il s’y est employé, mais à sa décharge, ayant mutuellement accepté des concessions, j’avouerais que la fin de notre mission se révéla nettement plus simple et agréable.
Avelin s’arrêta en lui saisissant le bras :
— Vous venez bien de me dire qu’il avait consenti des efforts pour se montrer plus gentil avec vous.
— Oui, c’est tout à fait cela.
— Vous parlez bien de mon frère Hubert ?
— Oui, mais…
— Si je suis imprévisible, Hubert se montre intraitable. Il doit vous avoir sérieusement à la bonne pour avoir accordé de telles concessions et, en plus, à une femme !
Elle prit un air sévère et fronça les sourcils :
— Un souci avec les femmes ?
— Aucun, excepté que l’héritier du roi ne devrait pas refuser d’entendre parler mariage ! Avant le décès de mère, une négociation se déroulait avec la fille du châtelain de Cordor, puis, pfff ! plus de promise, plus de mariage ! Je crains qu’il reste célibataire et ne finisse par céder son trône à Adrien !
— Cela ne le dérangerait pas ?
— Pauvre Hubert… À sa décharge, je dirais qu’il baigne dans les affaires d’État depuis qu’il a poussé son premier cri. Je me demande parfois si la coupe ne déborde pas. De plus, à la mort de mère, Hubert a tout supporté en attendant que père surmonte son désespoir. Cela n’a pas été si facile pour lui. À l’époque, il venait de célébrer ses vingt et un ans.
— Vingt et un ! Mais votre mère est décédée il y a seulement deux ans et demi et…
Ce fut à son tour de s’arrêter, troublée. Il reprit :
— Comme je vous le disais, Hubert a dû grandir très vite et les responsabilités ont attiré sur son visage la trace des années. Un fardeau trop lourd à porter vous vieillit un homme prématurément. En vrai, il va sur ses vingt-quatre ans. Il y a six mois, en s’y mettant à deux avec Adrien, on a réussi à le griser à son insu. Nous avons passé la soirée à boire et à rigoler comme des fous ! Ce n’était plus le même, je vous l’assure ! Les soucis oubliés, ce sont dix ans de moins affichés ! Par contre, le lendemain, comme il avait de nombreux engagements à tenir, il est parti avec une affreuse gueule de bois et il nous en a voulu à mort !
— Connaissant sire Hubert, je suppose qu’il vous l’a fait payer au centuple…
— Tout à fait, mais pas comme vous pourriez l’imaginer : il nous a privés de sa confiance pendant un mois. Plus personne ne devait partager d’informations avec nous, il nous déniait le droit de participer aux réunions et nous étions interdits de missions… L’horreur ! Père, aussi mécontent que lui, l’a laissé nous punir à sa guise. Je sais qu’Hubert donne parfois une impression de vrai bonnet de nuit, mais il est courageux, fiable et je le respecte profondément, même si j’adore lui casser les pieds. Il le sait et c’est pour cette raison qu’il me passe mes fredaines. Alors, perdre sa confiance a été la pire punition qu’il pouvait m’infliger… Je crois qu’Adrien et moi ne nous ferons plus prendre ! souligna-t-il d’un petit rire.
Adrien d’Avotour… Aila s’aperçut que, fascinée par Éthel et Audéi, elle n’avait pas prêté attention au troisième frère de la famille royale. Tant pis, elle satisferait sa curiosité plus tard ! Ils étaient arrivés au manège et elle devint instructrice.
— Commençons par une vérification préliminaire. Allez, Avelin, montrez-moi vos souvenirs des deux premiers cours…
Il eut la tentation de protester, mais il renonça en croisant le regard d’Aila. Alors, il se mit péniblement à enchaîner des pas et des battements de kenda presque au hasard. Petit à petit, sentant le lien se renforcer avec son arme, il prit plus d’assurance. Concentrée, Aila ne le quittait pas des yeux. D’un geste de la tête, elle l’encouragea à continuer et le prince recommença l’enchaînement depuis le début, gagnant cette fois en rapidité d’exécution. La jeune fille acquiesça d’un hochement de tête appréciateur.
— Bien ! Je suis très impressionnée. Le lien entre votre kenda et vous se fortifie avec le temps et, à l’évidence, il vous guide. Je vais réaliser un petit test en vous attaquant avec des assauts simples, histoire de voir comment vous réagissez.
— Simples ! supplia-t-il.
Elle lui sourit avant de se mettre en position ; elle débuta par une attaque sur son flanc gauche. Avelin hésita, mais trouva une parade dans un mouvement peu fluide, mais efficace. Elle recommença sur le côté droit et là, il échoua, enfonçant son kenda dans le sol. Elle poursuivit avec un assaut à hauteur de la tête contre lequel il déclencha les réflexes appropriés, mais il s’emmêla à nouveau quand elle attaqua au niveau des pieds et de l’estomac.
— Dressons un rapide bilan avant d’enchaîner, dit-elle. Un corps humain est une entité complexe. Notre champ de vision limité nous empêche de regarder à la fois à droite et à gauche, en haut et en bas et nous ne disposons pas d’yeux derrière le dos. Nous devons donc apprendre à nous servir différemment de ces derniers : ils ne sont plus seulement là pour voir ce qui est, ils doivent apprendre à voir ce qui sera, c’est-à-dire à anticiper le mouvement qui va arriver. Rien qu’en prêtant attention à votre adversaire, vous devenez capable de repérer le léger décalage qui signale une attaque vers une partie ou une autre de votre corps. Je vous propose de travailler dessus aujourd’hui. Avelin, ce n’est pas le kenda que devez suivre avec votre regard, mais ma pensée. Mes yeux indiquent ce que je veux toucher, enfin, pour la plupart des combattants… Pour l’instant, vous allez seulement m’observer avec l’objectif de comprendre le lien entre l’orientation de mes yeux et la façon dont j’attaque. Au début, ne vous défendez pas. Ne cherchez qu’à analyser comment j’agis. Puis, quand vous vous en sentirez prêt, parez et ripostez si vous le désirez.
Connaissant la difficulté de l’exercice qu’elle lui proposait, Aila accentua la préméditation de ses assauts, lui permettant de saisir ce qu’elle attendait de lui. Elle doublait le tout de commentaires pour l’aider à mieux gérer ses perceptions. Puis elle se montra plus discrète dans ses choix d’attaque et le prince dut affiner ses déductions. À la fin de la leçon, elle lui présenta un enchaînement compliqué.
— Pour l’instant, vous ne devez pas le reproduire, juste vous en imprégner, comprendre son rythme, sa finalité, l’essence même de sa raison d’être…
Fidèle à elle-même, Aila ne fut plus que légèreté sous le regard ébahi d’Avelin. Il avait encore du chemin à parcourir pour en arriver à cette fluidité du mouvement, mais cela ne le découragea pas pour autant.
— Allons nous changer avant de nous retrouver à table pour le déjeuner, enchaîna le prince. Après manger, père doit sortir en ville pour se rendre à la chaînerie des grains. Nous marcherons ensemble et donc tenue de rigueur pour vous !
— Bien, j’ai compris le message ! À plus tard !
Avant de regagner sa chambre, elle fit un détour pour voir Lumière. Elle n’y resta qu’un instant, puis monta se rafraîchir et s’habiller. Elle revêtit son uniforme de garde jusqu’à la cape qu’elle réussit à endosser sans Élina. Au moins, cette dernière avait eu raison sur deux points. La cape, ainsi disposée, libérait complètement le mouvement de son bras et un geste suffisait pour la dégrafer. Aila observa le système de fermeture, constitué d’une petite pince souple, facile à ouvrir et en apprécia l’ingéniosité. Refermant l’armoire, elle repéra sa tenue en cuir, rangée parmi ses affaires. Élina accomplissait vraiment son travail avec application…

La quatrième cloche allait sonner. Aila se dépêcha de rejoindre la salle à manger sans trop s’égarer dans les couloirs. Elle ne savait pas vraiment à quoi s’attendre avant d’y parvenir, mais, là, elle fut stupéfaite. Cette immense pièce mesurait bien au moins quatre fois la taille de celle d’Antan. Devant une gigantesque cheminée se tenait une très grande table autour de laquelle Avelin et son père, assis, discutaient avec animation. Ses doutes la reprirent. Mais que faisait-elle ici à partager le repas du roi et de son fils ? Ce n’était pas sa place, à moins que le rôle de garde du corps ne donnât certains privilèges, mais elle en doutait. Manger à leurs côtés pour les protéger lui paraissait logique, mais avec eux… Elle se sentit terriblement mal à l’aise, n’osant plus risquer un pas. Ce fut Avelin qui, comprenant son hésitation, vint la chercher et l’amena vers sa chaise. Elle s’installa, tandis que les serviteurs remplissaient leurs assiettes. Aila s’aperçut qu’elle avait faim, mais attendit avec impatience que le roi entamât le repas pour l’imiter. Ils mangèrent vite, n’échangeant que des banalités. Dès la fin du déjeuner, Sérain les entraîna vers son bureau, à l’abri d’éventuelles oreilles indiscrètes. Il s’assit, invitant Avelin et Aila à prendre place à ses côtés.
— Ce matin, une escouade est partie enquêter sur les décès suspects dont nous avons parlé hier. Le capitaine Aténor la dirige et nous pouvons lui faire confiance ; s’il reste un indice à découvrir à Pontet, il nous le ramènera. Il prendra aussi des nouvelles de l’aubergiste et verra s’il peut lui être d’une aide quelconque.
Sérain se tut, semblant peser ce qu’il allait dire avant de reprendre la parole, puis s’adressa à Aila :
— Cet après-midi, je rencontre la chaînerie des grains, en proie à de grandes difficultés : les récoltes, tellement mauvaises, ont occasionné une pénurie de blé, d’orge et de maïs. Même en mettant l’argent en commun, elle ne parvient plus à acheter assez de céréales pour la ville et ses environs, en particulier de blé. De plus, quand les boulangers fabriquent du pain avec ce qu’ils ont réussi à trouver, soit ils n’arrivent pas à le vendre, à cause du prix trop élevé, soit ils se font dévaliser ! J’ai proposé à ses membres de réfléchir ensemble à des solutions sensées, d’une part, pour diminuer le tarif du pain, d’autre part, pour mieux protéger leurs intérêts. Dans une heure, je me rends place du furet avec Avelin, alors autant vous communiquer toutes les informations dont vous aurez besoin pour veiller à notre sécurité. Aila, depuis plusieurs années et de manière répétée, je constitue la cible de tentatives d’assassinat. La plus grave d’entre elles, vous connaissez l’histoire, a entraîné les disparitions de ma femme et de ma fille. J’aimerais encore vivre quelques années pour avoir le temps de laisser à mes enfants un pays plus serein qu’aujourd’hui. Lors de notre déplacement, vous devrez donc protéger deux personnes, mon fils et moi, souvent choisies comme objectif principal. Que désirez-vous savoir pour assurer au mieux votre rôle ?
— J’aurais souhaité reconnaître le chemin dans votre ville dont j’ignore tout ou presque, mais je suppose que nous n’en aurons pas le loisir…
Sérain confirma d’un hochement de tête.
— Avez-vous une carte que je pourrais consulter ? J’aimerais également des descriptions précises de la configuration des lieux que nous allons traverser. Pour vos déplacements suivants, il serait préférable que je connaisse mieux la ville. Avelin, aurez-vous l’occasion, dans les prochains jours, de me proposer une petite visite guidée des alentours ?
— Avec plaisir ! Dès demain, je vous promènerai dans notre belle cité, promit-il.
Sérain étala une carte devant Aila.
 — Voici la route que nous emprunterons et ici, la place principale dite du furet, large et ouverte sur sept rues. La plupart des chaîneries y sont installées : grains, terre, minerais, animaux… Elles possèdent une dizaine de maisons sur la trentaine qui entourent l’esplanade et occupent majoritairement des bâtisses à deux étages. Pour nous y rendre — elle est située au centre de la ville haute —, nous allons prendre cette rue à partir du château. Elle part en oblique vers le nord et croise toutes les ruelles indiquées sur le plan.
Mémorisant au mieux ce que Sérain lui expliquait, Aila construisait au fur et à mesure le trajet dans sa tête. Avelin y ajouta la taille des voies, leur particularité, et répondit à toutes les questions qu’elle posait. Elle promena une dernière fois son doigt sur la carte, vérifiant ce qu’elle avait retenu avant d’afficher sa satisfaction. Elle se leva.
— Quand partons-nous ?
— À la prochaine cloche, affirma Sérain.
— Je vais me préparer, puis je vous rejoins dans la cour.
— Aila, la rappela le roi, un instant, je vous prie. Je me doute que vous disposez de tenues que vous préféreriez à celle que je vous impose. Cependant, j’avais dans l’idée de décourager les tentatives contre moi en affichant visiblement ma protection rapprochée. C’est donc un choix mûrement réfléchi que mes gardes portent un uniforme.
— Je comprends, sire, répondit la jeune fille en s’inclinant. Je vous rejoins dans la cour.
La jeune combattante fila chercher ses armes, sa cape flottant derrière elle. À présent qu’elle avait accepté le fait, cela l’amusait presque. Elle attendait de voir quelle allure aurait son frère dans cet uniforme ! Après tout, elle avait connu pire, déguisée en promise d’Hubert : tous les inconvénients et aucun avantage ! Non, ce n’était pas tout à fait vrai. Ce n’était guère pratique pour se battre, mais dans le même temps, à Escarfe, elle avait aussi ressemblé à ce qu’elle était : une femme. Un léger regret s’agita au fond de son cœur. Habillée et coiffée comme une dame, elle s’était presque trouvée jolie. Elle avait gardé pour elle qu’il lui était parfois arrivé d’envier les filles de dame Mélinda… Seulement parfois, car elle ne regrettait en rien son enfance… Elle monta son arc. Qu’avait-elle pu oublier ? Sa petite ceinture à onguents ! Hamelin et elle l’avaient conçue bien des années auparavant en y mettant tous les ingrédients nécessaires pour des soins urgents. Elle ne l’emportait que lorsqu’elle partait avec Bonneau, vérifiant tranquillement son contenu à l’avance. Et ce fut ce qu’elle fit : rien ne manquait, pas de flacon cassé ou de produit ayant tourné. Elle l’enfila en bandoulière, puis saisissant son arc et son kenda, elle sortit et se dirigea vers les écuries pour y retrouver Lumière. Elle prit son temps pour lui parler, la brosser avant de la seller. Elle fixa la ceinture à onguents et suivit avec Lumière deux palefreniers qui conduisaient des chevaux, persuadée qu’ils rejoignaient la cour où se trouvaient le roi et son fils.
— Quel est ce bâton ? questionna Sérain avec curiosité, tandis qu’Aila s’approchait.
— C’est un kenda. Votre fils Avelin a commencé son apprentissage et nous pourrons vous en donner une démonstration si vous le souhaitez.
— Excellente idée ! Nous pratiquerons cela à notre retour. À présent, en route.
— Excellente idée, en effet, je vais avoir l’air de quoi quand je vous combattrai ? grommela Avelin, juste pour Aila.
Elle le gratifia d’un large sourire :
— D’un grand chef ! Je ne ferai rien qui pourrait vous faire passer pour un débutant… Enfin, pas trop !


Envie de voir toutes les œuvres de Catherine Boullery, auteure de fantasy ? Retour sur le site de fantasy
'