✒ Le conseil 5★ de paris-fantasy : « Amoureux dubitatif » sur L'Oracle de Tennesse

Le conseil 5★ de paris-fantasy : « Amoureux dubitatif »
tome 3 - L'Oracle de Tennesse

La saga d'Aila  fantasy


fantasy

Note : 4.6 / 5 avec 283  critiques

Le conseil 5★ de paris-fantasy :

« Amoureux dubitatif »

Chère auteure de fantasy
Je vous remercie d'avoir publié mes commentaires dans votre blog aila.fr - quel honneur ! - que je suis assidûment. J'ai donc décidé de vous répondre en critiquant le merveilleux tome 3 de mon héroïne préférée.
Alors là, je ne sais pas comment vous avez fait, mais il semble que vous ayez cherché à jouer avec mes nerfs en mettant dans votre roman deux superbes reines et une sorcière qui ferait succomber le plus fervent des fans d'Aila. Tatata, je reste fidèle à Aila et à son caractère si particulier et si attachant (sauf quand elle broyait du noir après sa rencontre avec l'Oracle). Je me suis régalé et je l'imagine disparaissant dans ses étincelles de lumière pour apparaître dans ma tablette, me saluer et me prendre par la main, car je sais que, désormais, c'est possible.
Le tome 4 n'est pas sorti, vous avez la solution technique (disons de fantasy) pour me donner l'occasion de me rapprocher de cette jeune fille, alors, n'hésitez plus, donnez-moi ma chance…
J'oubliais l'essentiel, pardonnez-moi, FÉLICITATIONS pour ce troisième tome qui, lui aussi, me laisse sur une frustration au dernier chapitre. Je sais, c'est le suspense et votre marque de fabrique pour garder vos fans…
Réponse de l'auteure :
Dernier petit commentaire de paris-fantasy, toujours empli de délicatesse et de fraîcheur, sur iTunes.
Comment réaliser un rêve ? C'est la question que je me pose quand je sais que le tome IV est bouclé et prêt pour la relecture. Si je ne l'ai pas encore entamée, c'est que je n'en ai pas eu le courage ou la disponibilité (il faut toujours se trouver une bonne raison pour ne pas passer à l'acte !) Alors, j'ai imaginé une solution avec le temps qu'il fallait pour la mettre en place, histoire d'offrir à une personne que je ne connais pas l'ébauche d'un rêve qui est le sien, pas tout à fait comme il l'aurait souhaité, mais peut-être sera-t-il sensible à ce texte écrit spécialement pour lui.
Je suis persuadée que nous sommes tous des magiciens susceptibles de changer le monde d'un geste ou d'une pensée positive. Nous l'oublions trop souvent et lui préférerons des attitudes moins altruistes ou moins nobles. Dommage… Dans la grisaille qui nous entoure, sachons recréer la chaleur et la clarté de la lumière. Nous avons tous quelque chose à donner et à partager. Ce que j'offre ne me sera pas rendu, mais transmis sous une forme différente à quelqu'un d'autre qui saura également en faire don. Présente au début de la chaîne, peut-être, à un instant ou un autre, serai-je celle à qui une main sera tendue quand elle en aura besoin… Qui peut dire de quoi demain sera fait ?
(extrait du blog du 21 février 2014)

(Source : )

Retour aux avis des lecteurs

L'Oracle de Tennesse
de

aux Éditions UPblisher
Paru le
Environ 510 pages
Prix : 5,99  en toujours disponible
  → ISBN : 978-2-7599-0142-5 en

 
et aussi :
✯ Éditeur : UPblisher
  → ISBN : 978-2-7599-0141-8 en

✯ Éditeur : UPblisher
  → ISBN : 978-2-7599-0143-2 pour

✯ Distributeur : Amazon
  → ISBN : 978-2-7599-0318-4 en pour ceux qui aiment (14,99  €)

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Extrait gratuit d'un des livres de la saga d'Aila offert par Catherine Boullery, auteure de fantasy (autres passages sur Amazon). Excellente lecture ;)

Ils passèrent une première porte. Au fur et à mesure qu’ils s’approchaient du château, les conditions d’habitation s’amélioraient et le nombre d’enfants qui mendiaient dans les rues diminua. Enfin, quand ils franchirent la poterne, elle reprit son rôle de garde rapprochée et s’effaça derrière le prince d’Avotour, qui fut accueilli avec beaucoup de respect, tandis qu’un messager filait prévenir le roi de son arrivée. Elle balaya du regard la forteresse. De près, les remparts crénelés qui l’entouraient en imposaient davantage. Sous le ciel plombé, elle se sentait écrasée par l’immense muraille, noire et austère. Deux garçons d’écurie se précipitèrent pour prendre leurs chevaux. Elle récupéra son kenda et son sac avant de suivre Avelin qui pénétrait dans l’entrée. Élina les y attendait avec Blaise pour les accueillir et les décharger :
— Venez, dame Aila, je vais vous montrer votre chambre. Vous pourrez vous réchauffer et vous changer. J’ai demandé à ce que l’on vous monte rapidement une boisson chaude, annonça-t-elle avec un sourire discret.
Aila ne protesta même pas et se laissa entraîner par sa suivante. Le froid avait tellement engourdi ses doigts qu’Élina dut défaire le nœud, resserré par la pluie, de sa pèlerine. Ce fut encore elle qui l’aida à se débarrasser de ses vêtements, collés à sa peau, avant de l’envelopper dans une grande couverture bien moelleuse et de l’asseoir devant le feu. Aila entendit frapper à la porte, sans réagir. Sa suivante revenait, apportant une infusion bouillante sur un plateau :
— Tenez, buvez cela à petites gorgées pendant que je vous fais apprêter un bain.
Avec difficulté, elle s’empara du bol qu’elle commença à avaler. Petit à petit, la boisson répandit une agréable chaleur dans son corps. Ensuite, quand elle plongea dans l’eau chaude, elle se décontracta complètement.
Puis vint le moment où Élina décida qu’elle devait se préparer pour rencontrer le roi. Aila se sécha, natta ses cheveux et saisit les vêtements qu’Élina lui tendait. S’habillant, elle découvrit leur nature et sortit enfin de sa douce torpeur.
— Mais qu’est-ce que c’est que ces habits ?
Elle avait passé une chemise blanche avec un grand col et un pantalon noir très souple, auquel était assorti le gilet qu’elle observa, avant de l’enfiler sur ses épaules. Incertaine, elle noua ses deux cordons, puis fixa son regard interrogatif sur Élina, qui se hâta d’expliquer :
— Les combattants du souverain disposeront de tenues spécifiques qui les distingueront dans l’enceinte du château et à l’extérieur. Voici la vôtre…
Aila soupira. Elle détestait se conformer au style uniforme comme les soldats. Au moins, l’ensemble paraissait confortable… Élina poursuivit :
— Et voilà la cape qui la complète, spécialement étudiée pour vous. Regardez, elle glisse sous votre bras d’attaque pour vous laisser le plus de liberté possible dans vos mouvements et, si besoin, elle se détache d’un simple geste. J’ai remarqué que vous étiez gauchère, donc je le libère en faisant passer le cordon par ici.
Élina noua la cape, puis s’appliqua à en fluidifier les plis. Aila leva les sourcils et la dévisagea avec insistance :
— Vous avez bien appris votre leçon, on dirait.
La servante se figea et rougit avant de poursuivre soigneusement son travail comme si Aila n’avait rien dit. Désolée de son manque de tact, Aila ajouta gentiment :
— Merci, Élina, de vous être occupée de moi ce soir, j’avais vraiment besoin d’une présence amicale.
Sans rancune, Élina lui sourit avec grâce :
— Au cas où, j’ai rangé dans l’armoire les bagages que Blaise et moi avons rapportés d’Escarfe. À présent, je vais m’occuper de votre ensemble en cuir pour qu’il conserve sa souplesse. Puis-je prendre également ceux dans votre sac qui doivent être mouillés ? Désirez-vous autre chose avant que je vous quitte ?
Aila secoua la tête. Elle ouvrit le sac pour en extraire les affaires en question, dégoulinantes. Élina s’en empara avant de sortir de la chambre. Aila retourna s’asseoir devant le feu, refusant de se laisser envahir par un sentiment, quel qu’il fût. « Par les fées, mon livre ! », songea-t-elle tout à coup. Elle se précipita vers son sac détrempé, en extirpa le petit livre des fées incroyablement sec et toujours aussi magnifique. Elle s’abîma un instant dans sa contemplation. Cet ouvrage l’attirait tant… Elle savait qu’elle ne s’était pas conformée à la promesse faite à Hamelin et elle s’en voulait. Demain, c’était promis, elle repartirait voir la fée et elle respecterait son engagement envers le mage. Avec délicatesse, elle déposa un baiser sur le petit livre et l’enfouit sous son oreiller, tandis qu’un léger appel cristallin résonna à ses oreilles. Elle pensa qu’il venait des couloirs du château. Elle retourna près du feu. Absorbée par son crépitement, elle laissa ses yeux errer sur les flammes vagabondes.
Un coup frappé à la porte la tira de sa rêverie. Elle prit le temps de redescendre sur terre avant de se lever et de découvrir Avelin sur le point de toquer une deuxième fois.
— Père nous attend. Suivez-moi.
Il eut un sourire appréciateur et ajouta :
— Au fait, très jolie cape !
Elle resta derrière lui à parcourir les froids couloirs étroits, à peine éclairés par des torches murales. Elle frissonna.
— Voici son bureau, dit-il, en s’effaçant galamment pour la laisser entrer.
Un homme tourné vers le feu, les mains croisées dans le dos, semblait, comme elle le faisait si souvent, abîmé dans la contemplation des flammes ondoyantes.
— Père !
Le roi se retourna et s’approcha d’eux. Exactement comme Avelin l’avait décrit. De stature moyenne, il dégageait cependant une indéniable aura de puissance. Même ses traits creusés et ses yeux cernés ne la démentaient pas. Il paraissait si fort, quasi indestructible… Lorsque ses yeux scrutateurs se posèrent sur elle, elle se sentit aussitôt transpercée par leur acuité, malgré les manières accueillantes du roi. Elle aussi le jaugea immédiatement : ce serait un juge juste, mais intransigeant. Elle s’inclina, espérant qu’il n’attendait qu’une révérence de sa part…
— Roi Sérain, dit-elle respectueusement.
— Vous êtes Aila Grand. Bienvenue à Avotour. Allons nous asseoir auprès du feu, la soirée est humide…
Ils s’installèrent autour de la cheminée. Pour la première fois de sa vie, Aila se trouvait intimidée. En fait, c’était plus que cela, elle se sentait déplacée. Mais que faisait une simple combattante assise en face du souverain et d’un de ses fils ? Elle avait vécu toute cette semaine avec Avelin comme elle l’aurait fait avec Aubin et, tout à coup, elle comprenait qu’elle s’était voilé la face. Elle n’était que la fille d’un palefrenier. Elle ne pouvait même plus s’enorgueillir d’être celle du super héros d’Avotour, puisqu’elle avait dénoncé sa paternité. En face du souverain, elle se découvrait toute petite, un être insignifiant dans un monde trop grand pour elle…
Avelin commença à raconter à son père la mission dont il revenait avec Aila. Attentive en début de conversation, elle cessa d’écouter, la tête lui tournait.
— Ainsi, vous avez sauvé mon fils Hubert, sire Airin et Barnais, commenta le roi en lui adressant la parole. Vous êtes une redoutable combattante. Alors…
Fixant Aila, dont le visage blême devait parler pour elle, il s’interrompit :
— Aila, vous allez bien ?
Elle tendit ses doigts vers le prince sans parvenir à l’atteindre et s’affaissa sur ses genoux.
— Avelin…
Elle arrivait à peine à articuler. Sa tête tournait de plus en plus et elle sentait l’évanouissement se rapprocher, tout en y résistant de toutes ses forces. Les mains d’Avelin, posées sur ses épaules, l’agrippèrent.
— Aila, qu’y a-t-il ?
— Elle est morte et j’ai entendu leurs cris, murmura-t-elle.
Elle refusait de pleurer alors qu’une immense souffrance la submergeait. Sa tête menaça d’éclater sous son intensité.
— Qui est morte, Aila, et qui crie ?
— La femme de l’auberge…
Elle serra ses tempes entre ses paumes, la douleur devenait intolérable. Malgré son envie de hurler, elle ne fit que gémir.
— Aila, revenez avec moi, Aila !
Elle entendit la voix d’Avelin et ouvrit les yeux. Il se tenait là, devant elle, son visage crispé par l’inquiétude.
— Quels cris, Aila ? Quels cris ?
— Des autres ! De ceux qui meurent aussi ! Une grande souffrance arrive, je l’ai sentie, elle arrive, Avelin…
À bout de résistance, elle éclata en sanglots sur son épaule. Elle avait si mal… Avelin l’enserra dans ses bras, la rassurant par des mots qu’elle ne comprenait pas. Sa main caressait ses cheveux et elle se laissa bercer par la douce musique de sa voix. Peu à peu, la douleur reflua et elle reprit conscience de ce qui l’entourait. Enfin, capable de se redresser, puis, légèrement gênée, elle s’éloigna des bras du prince qui l’avaient soutenue. Un instant, elle eut peur de ce qu’elle allait lire dans les yeux du roi et fut surprise de n’y découvrir que de la sollicitude :
— Comment allez-vous, Aila ? s’enquit-il avec compassion.
— Mieux. Sire, je suis profondément désolée de ce qui vient de se passer.
— Moi aussi, mais je doute que ce soit pour la même raison que vous. Ce que vous nous annoncez me paraît très grave. Depuis combien de temps avez-vous des visions ?
Elle le regarda sans saisir ses propos. Des visions, mais de quoi parlait-il ? Elle n’en avait pas, il se trompait sûrement.
— Je ne comprends pas, sire. Je n’ai rien vu, enfin, peut-être, je ne sais plus…
— Mais vous avez ressenti quelque chose de très fort ?
Elle hocha la tête.
— Décrivez-moi ce qui s’est passé, lui demanda-t-il avec beaucoup de douceur, comme pour ne pas l’effrayer.
Elle hésita, cherchant ses mots. Comment expliquer ce qu’elle ne comprenait pas elle-même ou plutôt ce qu’elle refusait de considérer comme ayant fait partie d’elle ?
— C’est difficile. Je crois que j’étais devenue la femme de l’auberge. Je regardais mon mari dormir à mes côtés. J’étais si attristée pour lui, car je savais que j’allais mourir. J’ai senti mon cœur s’arrêter, tout était fini. Puis, d’un seul coup, je me trouvais ailleurs, dans des montagnes, il me semble, et je l’ai vue arriver comme une tornade noire, balayant la vie sur son passage, tandis que les hommes qu’elle fauchait hurlaient. J’entendais leurs cris résonner dans ma tête, j’étais habitée par leur souffrance et je n’avais plus qu’une envie : me sauver ! Alors, j’ai laissé ces hommes dépérir sous ses coups et j’ai couru le plus vite possible pour lui échapper. Vous vous rendez compte, j’ai fui…
Elle se remit à pleurer doucement. Cette vision effroyable et son comportement lâche lui renvoyaient une insupportable image d’elle-même.
— Ne soyez pas trop dure avec vous. À part la mort de cette femme que vous avez rencontrée, je crois que ce que vous avez affronté représente une forme symbolique de notre avenir. Nous nous dirigeons vers un grand malheur et nous le savions déjà. Mais votre fuite n’en est pas une, elle possède une autre signification que nous ignorons aujourd’hui, commenta le roi.
— Si mère pouvait encore être en vie, ajouta Avelin, une immense tristesse au fond des yeux.
Elle regarda le prince prendre la main de son père et la serrer brièvement.
— La reine ? s’étonna Aila.
— Mère subissait des visions comme celle que vous venez de ressentir, mais nettement moins traumatisantes. Elle connaissait leurs interprétations et nous les expliquait. Notre guide a disparu avec sa mort et, aujourd’hui, nous avançons tels des aveugles, à tâtons, sans aucune certitude de la bonne direction. Avec elle, tout nous paraissait plus facile…
Avelin semblait si désemparé. Aila posa doucement la main sur la sienne.
— Je sais ce que l’on ressent quand on perd sa maman. Je suis sincèrement désolée pour vous.
Il lui sourit.
— C’est pour cela que nous devons rester unis et nous défendre contre la tristesse comme contre nos ennemis.
Sérain rappela sa présence par un toussotement discret.
— Changeons de sujet pour l’instant. Aila, j’ai besoin de tout savoir sur ce qui s’est produit à Escarfe. Je vous écoute…
Elle relata le complot qui associait des personnes aussi différentes que Bascetti, émissaire Faradin, et Rebecca, l’ex-maîtresse de Barnais d’Escarfe. Elle expliqua que, pour protéger le châtelain et son fils, Hubert et elle avaient choisi de les accompagner dans leur voyage vers Antan. À présent, Bascetti était mort et sire Barnais était revenu à la raison.
— Alors là, je peine à vous croire… Qui a donc réussi à changer cet infatigable coureur, futile et pédant, en un allié providentiel ? Quelles explications m’avez-vous cachées ? la coupa Sérain.
— La vie, tout simplement… Il a découvert qu’il possédait des valeurs, les mêmes que son père, et du courage. Un homme se transforme au contact de la peur…
— Sûrement, commenta Sérain, songeur. Malgré tout, j’ai dans l’idée qu’un autre phénomène a dû déclencher cette modification. Je n’imagine aucunement cet enfant gâté se métamorphoser ainsi, du jour au lendemain. Je demanderai à Hubert ce qu’il en pense quand il reviendra. Peut-être a-t-il vu des choses qui vous ont échappé. Continuez.
Aila sentit ses joues s’enflammer, mais elle se comporta comme si de rien n’était et enchaîna avec l’arrivée décisive d’Aubin et d’Avelin qui leur avait permis de se débarrasser définitivement de leurs assaillants.
— Rien de particulier pendant votre voyage de retour ?
Elle jeta un coup d’œil au prince avant de poursuivre :
— Non, pas grand-chose jusqu’à ce que nous entrions dans une auberge située à une demi-journée de cheval d’ici. Nous avons découvert son propriétaire au chevet de sa femme et ce dernier nous a expliqué qu’elle avait perdu connaissance le matin même. Je l’ai auscultée : elle ne présentait aucune lésion, son cœur battant par à-coups provoquant une irrigation irrégulière de son organisme. Sa peau était froide, mais souple et, malheureusement, son esprit arrivait déjà à la limite de son corps. De plus, elle ne réagissait ni à la douleur, ni à la lumière et…
— Vous avez étudié la médecine ? l’interrompit Sérain, intéressé.
Aila rougit légèrement :
— Non, pas vraiment… En fait, je me suis souvent occupée de chevaux. J’ai lu un grand nombre de livres sur le sujet et j’ai fréquemment aidé à soigner les malades de notre village.
— Voici qui est fort intéressant. Donc vous savez reconnaître les maladies par leurs symptômes et les guérir.
— Je connais les affections les plus courantes. Je sais fabriquer des remèdes pour les maux simples, abaisser une fièvre ou favoriser la cicatrisation, des petites choses en somme…
— Oui, pas grand-chose, vous avez raison. Personnellement, j’ignore tout cela et je le regrette.
L’espace d’un instant, il laissa échapper le même sourire moqueur qu’Avelin. Le fils et le père ne se ressemblaient pas vraiment, mais, au hasard de la conversation, elle retrouvait une intonation ou une attitude qui faisait vivre le roi chez Avelin et réciproquement. Ce qui n’était aucunement le cas d’Hubert, rien chez le souverain ne rappelait qu’il fût son fils… Ce n’était même pas une différence physique, c’était bien plus profond, presque comme s’ils n’avaient pas été père et fils.
— Et la maladie de cette femme ? s’inquiéta Sérain.
— Je ne la connais pas. Apparemment, le plus grave est que son décès avait été précédé par d’autres morts dans le village. Votre fils va pouvoir vous en dire plus, il a questionné l’aubergiste.
— Je t’écoute, Avelin.
Ce dernier ordonna ses pensées.
— Je ne suis pas certain du mode de contamination. En effet, parmi les décès constatés, même si un membre de la famille était touché, les autres ne l’étaient pas sauf dans un cas sur quatre ou alors elle est faible, ce qui aurait tendance à éloigner le risque épidémique. J’ai voulu vérifier s’ils avaient mangé ou bu quelque chose de similaire. En parlant avec l’homme, je n’ai trouvé aucun facteur commun, si l’on excepte le lieu où ils vivaient, puisqu’ils habitaient tous le même village. À la fin, par recoupement avec ce que me racontait l’aubergiste, j’ai peut-être déniché un détail intéressant : un étang, tout près de la bourgade, que bon nombre d’habitants fréquentent régulièrement, les uns pour s’amuser, les autres, comme la femme de l’aubergiste, pour se soigner. Elle souffrait des articulations et l’eau posséderait des vertus apaisantes. Enfin, d’après les dires de l’aubergiste. Il serait intéressant de vérifier si ces vertus apaisantes ne sont pas devenues mortelles.
— Bien. Dès demain, j’en informerai quelques hommes et les enverrai en mission pour éclaircir ce point, décida le souverain. Il ne manquerait plus qu’une grave épidémie ravage notre pays et, de surcroît, avec une maladie inconnue…
On frappa à la porte.
— Entrez ! dit Sérain. Maintenant, mettons un peu de légèreté dans notre soirée en nous restaurant.
Des serviteurs déposèrent des plateaux. Comme le prince, la jeune fille n’avait pas mangé depuis le matin, mais, après le choc de sa vision, elle se sentait incapable d’avaler quoi que ce fût. Sous le regard pénétrant de son suzerain, elle se força pourtant à grignoter le contenu de son assiette sans qu’il fût dupe de son manque d’appétit. Sérain s’abstint de tout commentaire et continua à parler de choses et d’autres avec son fils.
— Tenez, goûtez-moi cela, proposa Sérain, en tendant à Aila une coupelle remplie de quartiers d’un fruit orange, ils proviennent d’Outre-mer et sont succulents. Un de mes amis, marin et aventurier, nous rapporte souvent des fruits ou des épices que nous ne connaissons pas.
— Ne me dis pas qu’Arthur a débarqué ici et que je l’ai loupé ! se plaignit Avelin.
— Et si ! Juste après ton départ avec Aubin. Malheureusement, il n’est resté qu’une semaine. La vie à terre n’offrant aucun charme pour lui, il a déjà rejoint son bateau et sillonne à nouveau les mers…
— Qu’a-t-il raconté de là-bas ?
— Toujours les mêmes choses ! Que l’existence y est douce et les filles agréables !
Ils éclatèrent de rire tous les deux.
— Sacré Arthur, il ne changera donc jamais ! Je regrette beaucoup de l’avoir manqué… Sais-tu s’il compte repasser bientôt ?
— Tu le connais… Comme il n’a pas communiqué de date précise, tu peux évaluer son retour dans un délai de six mois à deux ans ! Alors, Aila, ce petit fruit ?
— Délicieux, juteux et très différent de ceux de chez nous. Merci de me l’avoir fait découvrir.
— À présent que le repas se termine, je vais devenir un hôte fort impoli. Aila, il faut que vous me reparliez de votre vision de tantôt. Est-ce la première fois que cela se produit ? Vous paraissiez tellement bouleversée…
— Oui, sire.
— Existe-t-il d’autres phénomènes particuliers qui vous auraient troublée ?
Elle baissa les yeux. Elle ne souhaitait pas en discuter, elle voulait juste oublier, croire que tout ce qui lui arrivait n’était pas réel… Dans le même temps, elle ne devait pas mentir à son roi. Alors que son supplice augmentait, Sérain perçut son désarroi et changea de sujet.
— Rien de bien clair à ce que je vois… Aila, je suis sérieux. Je suis convaincu que vous avez eu une vision d’un possible avenir pour nous. Vous avez parlé d’une montagne, d’hommes… Éthel disait que chaque détail comptait. Elle aurait retrouvé le pays auquel appartenait le paysage, identifié l’origine des gens que vous y avez aperçus grâce à un habillage, un drapeau, un style de maison, tout aurait constitué une source d’information. Vous croyez-vous capable d’y parvenir ?
— Je n’en sais rien, mais je peux essayer.
Elle ferma les yeux. Dans sa tête défila à nouveau la scène. Elle expliqua :
— Je vois de très hautes montagnes recouvertes de neige aux pics acérés. Malgré leurs lourdes vestes en peau, les hommes semblent avoir froid et ils avancent péniblement sur le manteau neigeux. Ils paraissent si exténués…
Elle s’étonnait d’avoir conservé en mémoire toutes ces images avec cette étonnante netteté. Elle se savait observatrice, mais là, elle dépassait tout ce dont elle se croyait capable. Sur la neige, elle vit même une femme déposer un enfant, probablement mort, puisqu’elle l’abandonnait, et essuyer une larme sur sa joue. Aila s’attarda sur son visage aux traits singuliers qui la rendaient à la fois laide et attirante. Le vent enfla et cingla cette mère. La peur naquit dans son regard, avant qu’elle se retournât vers les autres en s’égosillant. Aila poursuivit sa description :
— Il y a cette femme, qui vient de perdre son enfant. Ses yeux sont noirs, étirés et sa peau mate. Alors quand, tout à coup, elle sent une bourrasque se lever, elle reconnaît le tourbillon et hurle à ses compagnons un avertissement. Seulement, c’est déjà trop tard, la grande souffrance est trop rapide et aspire tout sur son passage. Je ne vois plus rien après, car je fuis, mais je discerne encore leurs cris. Oh !…
Aila s’arrêta, surprise.
— Qu’avez-vous découvert ?
— Ils crient en hagan ! Je n’avais entendu que les hurlements de terreur la première fois, mais là, j’ai également reconnu des mots : ils parlent en hagan ! Ils disent à la femme : « Cours, Amata, sauve-toi, c’est toi qu’elle veut ! Protège notre héritage ! »
La jeune femme se tut, médusée. Tout ce qu’elle venait de se remémorer lui paraissait si réel, tandis que le visage de cette femme se gravait dans sa mémoire. Elle avait presque envie de lever la main pour toucher son visage…
— Vous comprenez le hagan ? s’étonna Sérain.
— Oui, je le comprends et je le parle.
Sérain jeta un rapide coup d’œil vers Avelin.
— Cela risque de tout changer à votre prochaine mission, précisa Sérain, son regard revenant vers Aila. Maintenant, nous disposons peut-être de la solution qui nous manquait…
— Mon roi, le coupa-t-elle, je dois partir en Hagan pour trouver cette femme et la sauver. Elle détient une chose essentielle pour notre survie, même si j’ignore encore laquelle. Je suis obligée de vous le dire…
Elle suspendit sa phrase, redressa la tête et plongea son regard dans celui de son roi, sans faiblir, et conclut d’une voix ferme :
— J’irai, seule s’il le faut, avec votre accord, ou sans…
Impassible, Sérain croisa ses mains devant son visage, ses yeux rivés sur la jeune fille qui lui faisait face.
— Qui êtes-vous Aila ? Quelle est donc cette force vertigineuse qui vous anime et ferait plier même un roi ?
— Sincèrement, je l’ignore. J’ai beaucoup de mal à croire que je suis différente de ce que j’ai toujours été…
Aila, réalisant enfin la façon dont elle venait de parler à son roi, déglutit difficilement. Cependant, ce dernier restait serein, nullement blessé par ses propos.
— Existe-t-il une urgence à votre départ ?
Elle réfléchit, cherchant la réponse en elle :
— Non, c’est trop tôt, elle n’est pas encore en danger. Je crois qu’elle se manifestera quand je devrai partir…
Par les fées ! Mais comment savait-elle tout cela ?
— Et comment reconnaîtrez-vous ce moment ?
— Je l’ignore, sire. Je… je ne contrôle rien de ce qui m’arrive…
— Et il vous arrive tellement de choses, n’est-ce pas ?
Silencieuse, la gorge nouée, elle hocha la tête. Sérain poursuivit :
— Quand vous le souhaiterez, vous n’aurez qu’à venir me voir pour en parler. Prenez votre temps, je saurai patienter. Allez mes enfants, cette rude journée se termine et demain, après une bonne nuit de sommeil, nous débuterons tous avec les idées plus claires.
— Bonne nuit, sire.
— Bonne nuit, père.
Avelin sortit du bureau aux côtés d’Aila, la raccompagnant jusqu’à sa chambre. Au moment de la quitter, il attrapa son visage dans ses mains, avec une grande douceur, amenant son regard à croiser le sien.
— Qui êtes-vous donc, Aila ?
Indécise, elle serra les lèvres avant de réagir.
— Je ne sais plus, Avelin…
Puis elle leva ses yeux vers le ciel comme pour y trouver une réponse.
— Je ne sais plus…, répéta-t-elle.
— Alors, sachez-le, vous aurez toujours un ami sur qui compter. N’hésitez jamais à venir frapper à ma porte. Me faites-vous confiance ?
Elle pesa ses mots avant de répondre :
— Oui, Avelin. Avec vous, je me sens comme si Aubin était auprès de moi et je ne peux guère vous adresser un compliment plus flatteur…
— Il vous manque ?
— Oh oui ! Tous me manquent, mais je dois apprendre à vivre sans eux…
— Mais pas sans moi. Vous ne serez plus tout à fait seule, car je me tiendrai à vos côtés.
L’émotion devint perceptible sa voix, tandis que le cœur d’Aila se gonflait de joie.
— Quels souvenirs douloureux essayez-vous de cacher aux yeux de tous, sire Avelin ?
— D’accord, je retire ce que j’ai dit. Ce soir, vous êtes trop perspicace pour le pauvre prince que je suis… Plus tard, je vous raconterai ce que je tais, je vous le promets, mais, pour l’instant, c’est encore trop tôt. Amis ?
— Pour la vie !
Ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre et s’étreignirent un long moment. Lors de la séparation, Avelin déposa un baiser sur la joue de sa partenaire et s’éloigna. Ce fut presque légère qu’Aila franchit sa porte. Elle avait eu tort de croire que, seule, elle pourrait tout surmonter. Elle s’était sentie si proche d’Avelin et avait pensé qu’entre son statut princier et son rôle de simple combattante aucun lien ne pourrait s’établir. Au lieu de cela, elle avait découvert un roi magnifique et un ami dans son fils. Elle apprécia ce simple moment de bonheur au milieu de tous ses doutes. Elle n’était plus seule et ne le serait plus jamais ! Elle passa sa chemise, se coucha et toucha le livre des fées, caché sous l’oreiller, sans même y songer, avant de s’endormir, pleine de joie, sa main posée sur la couverture…

Et Aila parvint au pays des fées et appela :
— Amylis ? Es-tu là ?
Un léger frémissement l’avertit de l’arrivée de son amie. Fascinée comme chaque fois, elle regarda la fée minuscule grandir et devenir à sa taille. Qu’elle était belle ! Aila admirait son visage serein à la peau claire, ses yeux en amande d’un bleu presque transparent, soulignés par deux sourcils arqués, ses fins cheveux châtains et bouclés qui descendaient jusqu’à ses pieds. Ce soir, elle portait une longue robe aux reflets aquatiques qui lui donnait l’apparence d’une eau vive.
— Aila, te voici ! Je suis heureuse de te retrouver ! Nous étions toutes si inquiètes pour toi et tes amis !
— Le plan que nous avions mis au point a parfaitement fonctionné ! annonça la jeune fille.
— J’en suis profondément ravie. Viens, suis-moi, il faut continuer notre partage.
Amylis la saisit par la main et l’entraîna jusqu’au lac à côté duquel se déroulaient tous les apprentissages. Elles rejoignirent sept fées, toutes plus belles les unes que les autres, qui les attendaient et les accueillirent avec enthousiasme. Les unes après les autres, Aila les étreignit avant de reprendre sa place au milieu du cercle qu’elles avaient formé en s’asseyant.
Amylis prit la parole :
 — Aila, nous allons continuer à partager nos pouvoirs avec toi. Ce soir, comme tu as eu une première vision et qu’elles sont difficiles à analyser pour les profanes, nous allons t’offrir les clés qui te permettront de l’étudier…
— Amylis, l’interrompit Aila, je l’ai déjà comprise. Enfin, je crois…
— Mais c’est impossible ! Nous ne t’avons pas encore donné la clairvoyance ! Ou alors…
Les sourcils légèrement froncés, Amylis se tut.
— Voulez-vous que je vous la décrive ?
— Non, merci, Aila. Nous l’avons vue en même temps que toi.
— Vient-elle de vous ?
— Non, à de rares exceptions près, les visions proviennent d’Oracles… Or, il n’en existe pratiquement plus sur Terre. Ils ont été détruits ou cachés aux yeux des hommes, car ils les amenaient trop souvent à commettre plus de mal que de bien… Je suis sidérée que tu aies réussi seule à l’interpréter. Explique-nous ce que tu as compris d’elle.
— Je vais bientôt partir en Hagan pour sauver une femme, Amata, qui possède un héritage que je dois protéger…
Les petites fées se mirent toutes à parler en même temps. Amylis fit taire les bruits d’une pensée.
— L’une d’entre vous, volontairement ou par erreur, aurait-elle déjà transmis les clés de la clairvoyance à Aila ?
Amylis regarda les fées une par une, tandis que chacune secoua la tête.
— Aila, je ne sais pas quoi te dire. Nous avons besoin de nous concerter pour comprendre pourquoi tu sais alors que tu ne le devrais pas. Ce que nous avons échangé avec toi est très lourd et tu ne devrais pas être capable d’assimiler seule ce que nous n’avons pas pris la peine de t’apprendre… Tout cela demande réflexion. Je propose donc à mes sœurs de partager avec toi un autre pouvoir qui deviendra indispensable dans tes prochaines missions. Nous t’avons déjà offert la projection mentale afin que tu puisses survoler avec ton esprit, capter les pensées d’ennemis proches et sentir leur présence. Nous avons estimé que t’apprendre à diriger les objets par la pensée pourrait t’être utile, mais pour l’instant, nous nous sommes limités à des choses légères, en petit nombre et sur de très courtes distances. Ce don partiel, nous l’avons combiné avec celui qui permet d’accroître la perception de ton esprit sur le monde qui t’entoure. Tu es particulièrement performante, Aila. Jamais aucune fée en formation n’a obtenu de vision aussi nette avant sa dixième séance, alors les traduire avec autant d’exactitude que tu l’as fait ressemble à un prodige. Mais c’est dans notre nature ; nous, les fées, croyons toujours que tout est possible. Il nous reste juste à comprendre comment et pourquoi ! Mes chères sœurs, que lui proposeriez-vous pour cette nuit ?
Par communion d’esprit, elles se concertèrent un instant avant de laisser à nouveau la parole à Amylis :
— Nous hésitons entre deux dons : celui de guérir ou celui d’augmenter ta capacité à déplacer les objets par la pensée. As-tu une préférence ?
Aila n’hésita pas :
— Guérir !
— Parfait ! Allons-y, mes sœurs.
Elles tendirent toutes leurs mains vers Aila et, aussitôt, fusèrent des rayons argentés qui entourèrent la jeune fille d’un halo scintillant.
Comme à l’accoutumée, cette dernière perdit la notion du temps. Elle sut que la transmission du don était achevée quand l’éclat de la lumière se mit à pâlir avant de s’estomper.
— En forme ? interrogea Amylis.
— Je me sens bien.
— Parfait ! Je te raccompagne pendant que mes sœurs vont goûter un repos mérité. Je les rejoindrai dès que tu seras partie.
Aila les remercia et embrassa chacune d’elles, puis retourna à son point d’arrivée avec Amylis.
— À présent, comme pour chaque visite, je vais t’effacer tous ces souvenirs.
— Amylis, c’est très douloureux pour moi de ne plus me souvenir…
— J’en suis consciente, mais tu sais que la prudence dicte ma décision… Il faut que tu comprennes que nous te transmettons en une nuit la magie d’une année pour une fée. Dissimulée dans l’ombre de ton esprit, elle ne perturbe pas ta raison. Imagine ce qui se produirait si jamais cette dernière prenait conscience de sa présence… Je ne peux pas prendre le risque que tu perdes pied ou que la folie te frappe.
— Je sais tout cela, Amylis, tu me le dis à chaque fois, mais au lieu de devenir folle à cause de la magie, mon esprit s’égare davantage parce que je ne me reconnais plus…
Amylis sembla désespérée.
— Nous cherchons juste à te préserver, Aila. Tu es notre seule et unique alliée jusqu’à la naissance de l’héritière et nous voulons te protéger à la fois dans notre monde et dans le tien. Pour le moment, nous n’avons pas trouvé mieux. Je te promets que j’en parlerai à mes sœurs pour élaborer une solution et t’aider à surmonter cette difficulté.
Elles s’embrassèrent avec tendresse.
— Au revoir, Amylis.
— Au revoir, Aila. Nous attendrons ta nouvelle visite avec impatience.
D’un geste de la main, Amylis effaça les souvenirs d’Aila…


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