➊➍ Première Époque de la saga d'Aila | Roman de FANTASY de C. Boullery

La Première Époque de la saga d'Aila, époque 1 de la saga de fantasy de Catherine Boullery
La saga d'Aila  fantasy


fantasy

Note : 4.6 / 5 avec 283  critiques

Le début de l'histoire

Les légendes en Avotour racontent qu'hommes et fées vécurent en parfaite harmonie jusqu'au jour où un interdit absolu fut transgressé : l'amour entre un homme et une fée. Pour qu'un tel malheur ne se reproduise plus, les fées choisirent de disparaître aux yeux des hommes et c'est ainsi qu'aujourd'hui, en Avotour, plus personne ne croît aux fées ou presque…

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Orpheline de mère, Aila a grandi élevée par son oncle Bonneau dans le comté d'Antan. De loin, enfermée dans l'incompréhension totale de ce père qui l'a reniée à sa naissance sans raison apparente, elle observe son père Barou Grand et son petit frère Aubin vivre ensemble. Et, pourtant, ce colosse est le plus grand héros du royaume. C'est lui qui, des années auparavant, a repoussé chez eux les Hagans, peuple frontalier, féroce et sanguinaire, qui venait piller et tuer.

Heureusement, la jeune fille n'est pas seule. La châtelaine d'Antan, Mélinda s'occupe d'elle comme de ses trois filles, lui offrant une présence féminine indispensable tandis que Hamelin, le mage du château, érudit et sage, lui enseigne tout ce qu'il sait. De plus, Aubin, bravant l'interdit parental, décide de se rapprocher d'elle dans le plus grand secret.

Alors qu'Aila devient adolescente, Bonneau décèle chez sa nièce une aptitude peu commune à se battre et décide de la former. Aujourd'hui, à seize ans, elle est devenue une exceptionnelle combattante, en particulier, lorsqu'elle manipule le kenda, un bâton de combat aux propriétés peu conventionnelles. Elle est l'élève qui ferait la fierté de Barou. Cependant, rien n'a changé et ce dernier persiste à l'ignorer.

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Deux journées de deuil sont décrétées quand le roi Sérain d'Avotour perd sa femme et sa fille dans un attentat qui lui était destiné. À la suite de cet événement tragique, il décide de protéger ses trois fils en créant une garde rapprochée. Naturellement, il envoie chercher ces hommes parmi l'élite d'Avotour, c'est-à-dire dans le camp de formation de Barou Grand. C'est la chance que saisit Aila pour enfin prouver sa valeur. Malheureusement, Barou refuse sa participation. Alors, pour la première fois de sa vie, Aila s'oppose à lui et fait appel à une loi ancienne qui l'autorise à changer de père. Sa joie explose quand elle est sélectionnée, mais c'est aussi tout son monde qui bascule. Dorénavant, elle va quitter la sécurité d'Antan et son bonheur est teinté d'une légère appréhension.

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Son départ proche perturbe plus que de raison Hamelin. Aila connaît depuis bien longtemps son intérêt pour les fées et l'a toujours considéré comme l'expression d'une forme de nostalgie chez un homme attaché de traditions ancestrales. Seulement, quand elle touche le petit livre aux paysages mouvants qu'il lui tend, elle se sent immédiatement happée dans un autre monde avant de briser la magie du moment. Hamelin est convaincu qu'Aila peut communiquer avec les fées tandis que la jeune fille refuse totalement d'envisager, même l'espace d'un instant, l'existence de telles créatures. Malgré tout, par affection pour le vieil homme, elle emporte le livre qu'elle fourre au fond de son sac, espérant ainsi l'oublier au plus vite.

La qualité de vie en Avotour s'est bien dégradée depuis quelques années. La misère y côtoie la disette. De plus, affaibli, le pays redevient la cible de nouvelles attaques haganes et l'objet de convoitise de contrées limitrophes soutenues par la traîtrise interne de certains comtés du royaume. C'est ainsi que les membres de la garde rapprochée se voient attribuer différentes missions en vue de confondre ceux dont la loyauté a failli.

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Heureuse de partir avec le benjamin de la famille royale, Avelin, Aila déchante quand elle découvre que, en fin de compte, elle accompagnera l'héritier du trône, Hubert, aussi froid que rigide, dans une mission dans le comté d'Escarfe. Sa déception s'accroît quand elle apprend qu'elle sera présentée comme sa promise et qu'elle va devoir troquer sa tenue de combattante contre robes et frou-frou.

Tandis qu'Aila se prend finalement au jeu, des phénomènes bizarres apparaissent dans sa vie et la troublent. Comment se fait-il qu'elle pressente le danger ? Pourquoi son esprit devient-il capable de survoler l'espace qui l'entoure ?

Alors qu'un danger encore plus grand menace le royaume en la personne de Césarus, un empereur venu du nord qui détruit toute vie sur son passage, de nouvelles coalitions vont devoir naître pour contrer un oppresseur prêt à tout. Comment les ennemis d'aujourd'hui pourront-ils devenir les alliés demain ?

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Parcourez les coups de cœur de mes premiers lecteurs

Cassandre, 20 ans

Aila et la Magie des Fées, un joli titre qui n'attirait pas spécialement ma curiosité… Si j'avais su un jour qu'un livre de fantasy allait me rendre autant adepte de la lecture, je ne l'aurais pas cru. On pourrait croire à un livre pour fillettes rêvant de magie et d'univers parallèles, pourtant je dirais que c'est un livre qui en passionnerait plus d'un, tous âges confondus. Un livre magnifiquement bien écrit, qui révèle des détails qu'on ne pourrait imaginer…
Je me lance… j'ouvre le livre, je commence à lire quelques pages, 13, 20, 35… je dévore toutes ces lignes à une vitesse folle. Et voilà maintenant que je le prends dans le bus le matin, à ma pause déjeuner, le soir pour rentrer, et juste avant de me coucher. Je tourne les pages plus vite que mon ombre et naît un sentiment d'impatience de connaître la suite.
Au fil de l'histoire, je me suis complètement identifiée à l'héroïne ; elle était moi et j'étais elle. C'est comme si nous ne faisions qu'un. Une sensation qui reflète ma façon d'agir, de penser, de vivre… une aventure que j'ai lue et surtout vécue intérieurement pendant mes quelques jours de lecture passionnée. Je le relirai encore avec plaisir et avec les mêmes sentiments que la première fois ! Un livre à l'avenir tout tracé que je conseillerai à tous mes proches !!!

Sur UPblisher

Emmanuelle, 30 ans

Olala !!!!! Rien que le premier chapitre, et j'étais déjà accro !!! Ce qui est vraiment génial, c'est d'avoir pris plein de thèmes et histoires qui font partie de notre inconscient imaginaire et d'en avoir fait quelque chose de neuf ! Le tour de force de Catherine, c'est de parvenir à dévier ces éléments pour créer son propre monde et, ainsi, de générer un plaisir double pour le lecteur : celui de revivre un imaginaire de l'enfance dans un autre.
Tout est vraiment bien écrit et très fluide (et merci d'employer le subjonctif imparfait !!! J'adore ce temps qui ajoute un côté féerique et intemporel, justement typique du conte).
Aucune pesanteur, les personnages, leur origine, tout est bien posé en douceur et, pourtant, au milieu de péripéties palpitantes ! Le rythme est parfait ! C'est super bien ficelé, drôle, et, de plus, étonnamment d'actualité ! (toute la description d'Avotour, des problèmes causés par la misère, l'angoisse de ce qui va survenir…) Bref, je suis toujours aussi fan !!!

Didier, 53 ans

Eh bien, si je m'attendais un jour à donner mon avis sur un livre de fantasy, moi qui ne lis que des magazines d'économie, un ou deux ouvrages (sérieux) par an, et jamais de fantasy. J'ai été fortement incité à parcourir Aila et la Magie des Fées et je ne le regrette absolument pas. Une fois le prologue avalé, je pénètre dans un roman qui débute à la fois doucement (un environnement bien brossé, une fine description des personnages — aux caractères très affirmés — qui offrent tous un élément auquel s'attacher, une subtile entrée en matière des fées, imperceptiblement) et rapidement avec de l'action dès le premier chapitre — ça ne s'arrête plus jamais — et des dialogues d'une incroyable pétulance. Pas moyen de s'interrompre une fois qu'on a mis le doigt dans ce livre…

Miss Mag

Il faut aussi que je vous précise qu'après cette lecture, je suis en mesure de vous affirmer que le titre « Aila et la Magie des Fées » est très réducteur, en effet, ce roman déborde d'éléments qui en font un excellent moment littéraire.
Catherine Boullery parvient à nous tenir en haleine tout au long de cette histoire, nous y passons d'aventures en aventures. Alia est non seulement une combattante hors paire et une jeune femme au caractère bien trempé, mais aussi une personne pleine de douceur, qui sans le savoir est avide d'amour et de romantisme. Bien sûr , il me faut aussi parler des fées et du coté magique de ce livre, qui y tient aussi une partie importante et qui fait le lien avec les deux tomes suivants.
Avec ce roman j'ai donc vécu des moments romanesque, fantastique, d'aventure, J'ai voyagé au sein d'une contrée imaginaire.
Je ne saurai donc que vous conseiller de découvrir les aventures d'Alia si vous êtes en quête de toutes ces choses.
« Aila et la Magie des Fées » est donc le premier tome d'une saga, qui je maintiens mon opinion, aurait mérité un titre un peu plus recherché.

Sur Babelio
Virginie

Voilà ce qui se passe quand, en lisant un livre pour la seconde fois, je me sens une nouvelle fois littéralement happée par l'histoire : je me lâche ! Extrait : « Qu'est-ce qui m'a plu dans Aila et la Magie des Fées ? […] ce qui est intéressant, c'est que contrairement à d'habitude […], c'est une femme, Aila, qui reçoit toutes les caractéristiques des héros : combattante efficace, elle sait manier les armes, et peut se montrer fine stratège. Cela donne de la profondeur au personnage, et le roman a une coloration féministe en montrant comment une très jeune femme peut s'affirmer dans un monde d'hommes et instaurer un nouveau rapport à autrui. […] Autre chose : Aila est un personnage amusant et touchant, parce que contrairement à certains héros de fantasy, elle est un personnage inachevé : elle est encore en train de grandir, elle est souvent montrée en train d'apprendre à devenir une guerrière, on la voit même être très naïve, faire des erreurs importantes, et se méprendre sur les intentions d'autres personnages. C'est rassurant, ou réaliste, comme on veut, de découvrir un personnage qui n'est pas auréolé de toutes les perfections. […] on peut lire une réflexion sur le pouvoir et sur les modes de gouvernement. Ainsi, les actions humaines ont autant de place que la magie : Aila instille la volonté, chez les princes et les rois, de sortir de leur passivité, d'arrêter d'attendre une évolution extérieure, et de réfléchir par eux-mêmes à la manière de mieux gouverner leur pays et d'améliorer les conditions de vie de leur peuple. C'est surtout un roman sur la disparition de la magie […]. Or, cette magie ne peut disparaître, et cela nous est prouvé doublement : parce qu'elle aide à sauver le monde dans l'histoire racontée par le livre, mais aussi d'une autre manière : elle est peut-être fée, l'auteure de ce livre, car son livre agit sur le lecteur comme celui des fées sur Aila ; on se sent comme aspiré par une histoire qu'on ne veut plus quitter et qui s'offre très facilement à la lecture. Comment mieux affirmer que les livres et la lecture font ressusciter la magie et peuvent réenchanter notre monde ? »

Olivier, 40 ans

Un monde féerique envoûtant, une histoire passionnante qui vous tient en haleine de la première jusqu'à la dernière ligne. On vit des émotions intenses avec Aila ! J'ai autant dévoré les livres de Boullery que ceux de Goodkind, Tolkien ou Martin. Lisez les trois premiers chapitres : vous ne pourrez plus vous arrêter !

Sur UPblisher

Guillaume, 31 ans

Catherine Boullery réenchante la saga fantastique en trempant sa fine plume dans la clarté du conte. Les fluides aventures d'Aila sauront sans aucun doute poser leur charme puissant sur les enfants de 10 à 90 ans : un sort suffisamment puissant pour tenir en haleine au fil d'une histoire-fleuve.

Adrien, 27 ans

J'ai eu le privilège de découvrir en avant-première les aventures d'Aila. Elles m'ont tenu en haleine pendant plusieurs jours, c'est ce genre de roman qu'on peine à refermer tard le soir, mais dont on essaie d'économiser certains chapitres pour le lendemain ! J'ai hâte de découvrir la suite et suis ravi d'apprendre que d'autres personnes découvriront cet univers vraiment particulier et attachant. Bonne lecture à tout le monde !

Yollande, 45 ans

Je suis en train de relire Aila et la MAGIE est toujours là. C'est époustouflant, car je sais que, dans un an, dans dix ans, il y aura toujours cette magie que je me régalerai à redécouvrir. Ce livre enchanteur, envoûtant, fait partie de ceux qui me sont « intemporels » et dont le plaisir de la relecture reste toujours aussi fort : on s'attache à Aila, on se l'approprie, on vit sa vie au fil des mots, au fil des pages, on la voit grandir comme un enfant (on en est fière n'est-ce pas, Catherine ?) et on en redemande encore et encore. Et on se dit qu'on sera patiente comme jamais pour connaître la suite, mais surtout, surtout, ne jamais connaître sa fin !

Tous les ingrédients sont là : l'amour, l'amitié, la fidélité, le courage, l'aventure, l'espérance, les joies et les peines, le doute, l'angoisse, la violence, la mort… Exercice de très haute voltige. Je suis très touchée d'avoir eu le privilège de lire le 1er tome il y a un an et je n'ai plus qu'un mot à dire : longue vie à Aila.


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Extrait gratuit d'un des livres de la saga d'Aila offert par Catherine Boullery, auteure de fantasy (autres passages sur Amazon). Excellente lecture ;)

Et les jours se succédèrent au château d’Avotour selon un rythme assez casanier qui pesait sur Aila. Elle ressentait le besoin de sortir de ces quatre murs dont l’exiguïté l’incitait à chevaucher longuement avec Lumière pour se changer les idées, souvent accompagnée d’Avelin et Aubin. Maintenant qu’elle avait apaisé ses relations avec Hubert, il lui tardait de partir en mission. Seulement, voilà, il fallait attendre les informations que rapporteraient Orian et Tristan… Heureusement, après trois semaines d’absence, le retour d’Eustache, l’homme à tout faire du roi, produisit de l’animation au château. Après s’être occupé d’Adam et de Pardon au début de leur expédition en Aroure, il avait profité de leur séjour pour visiter tous ses contacts. Seul Sérain semblait partager les secrets de ce bonhomme, plutôt petit et rusé, aux traits fins et mobiles, qu’Aila soupçonnait d’être uni au souverain par un lien plus intime que professionnel. Si elle s’amusa de son apparence parfois pompeuse, elle devina derrière son visage indéchiffrable, un esprit sagace et une efficacité à toute épreuve. Le plus drôle résidait dans cette double personnalité qu’il affichait. Il paraissait impossible de le manquer s’il avait choisi de se rendre visible ou de le remarquer s’il avait décidé de se faire oublier l’instant d’après : un personnage de l’ombre capable de vivre en pleine lumière et inversement, un individu aux multiples facettes…

Pour éviter de s’ennuyer quand elle ne chevauchait ni ne se battait au kenda, Aila partageait son temps avec son frère et ses camarades. Elle partait prospecter la bibliothèque du château ou se promenait avec Lomaï dans la ville haute. Son amie, un vrai rayon de soleil au quotidien, souriait en permanence lorsqu’elle ne riait pas aux éclats, débordant d’énergie, heureuse de tout et de rien. Par le plus grand des hasards, Aila avait découvert qu’elle prenait des cours d’équitation avec Sérain en personne. La combattante avait été stupéfaite par cet investissement royal, car n’importe qui ici aurait pu se substituer à lui. Elle conserva pour elle ce qu’elle avait vu, une petite voix lui soufflant que s’ils avaient voulu que cela se sût, ils en auraient parlé. Puis elle prolongeait sa soirée chez les fées avant qu’une journée analogue recommençât le lendemain…

Cependant, ce nouveau matin débuta différemment. Un signal de danger la réveilla en sursaut dans son lit, alors qu’au même moment la compagnie qui s’était rendue au village de l’aubergiste traversait au grand galop les rues d’Avotour vers le château. La première cloche venait de sonner. Elle s’habilla à toute vitesse et dévala les escaliers avant que quiconque dans la cour fût arrivé pour accueillir la troupe. Elle se précipita vers celui qui dirigeait en qui elle reconnut Aténor.
— Capitaine, je m’appelle Aila Grand et je me vois obligée, sans disposer de la moindre autorité, de vous demander de me faire confiance et de mettre immédiatement vos cavaliers en isolement, ainsi que vous-même. C’est une question de vie ou de mort, les vôtres et celles des habitants de la ville.
En face de cette toute jeune fille si sûre d’elle et en songeant à ce qu’il avait vécu dans le village qu’il venait de quitter, il n’hésita qu’un instant pour donner son accord et des ordres à ses hommes dans ce sens. Il emmena sa troupe vers une maisonnette vide qui servait d’entrepôt au château. De son regard, elle balaya toute la cour, n’observant qu’un nombre limité de personnes présentes et, selon elle, suffisamment éloignées du danger qu’elle pressentait. Elle lança son esprit vers elles pour être totalement rassurée, avant de pénétrer à la suite des soldats dans le baraquement. Son signal devint plus fort, alors qu’elle passait auprès d’un jeune homme à la mine pâle. Elle ne s’arrêta pas devant lui et, faisant face aux yeux braqués sur elle, elle se présenta :
— Bonjour à tous. Je suis Aila Grand et votre capitaine a accédé à ma demande en vous isolant temporairement. Je vous en explique la raison. Vous avez rapporté, dans vos corps, une maladie très contagieuse qui risque d’infecter tous ceux avec lesquels vous avez maintenu un contact prolongé. Cela a-t-il été le cas de l’un d’entre vous sur le chemin du retour ?
— Moi, ma dame, dit doucement le jeune soldat qu’elle avait remarqué. Ma vieille mère habite une lieue avant l’entrée de la ville et mon capitaine, comme nous avions été partis longtemps, m’a donné la permission de voir si elle ne manquait de rien.
— Vit-elle seule ? Risque-t-elle de rencontrer d’autres personnes ce matin ?
— Oui, elle vit seule et non, ma dame, elle ne sortira pas pendant les premières cloches. Elle attend que je revienne lui apporter ce dont elle a besoin.
— Très bien. Nous irons la chercher pour la traiter dès que j’aurai fini de vous soigner.
— Dame Aila, questionna le capitaine, sommes-nous tous menacés par cette maladie et, il se racla la gorge, risquons-nous de mourir ?
— Non parce que je vais vous guérir en commençant par ce jeune soldat qui me paraît le plus atteint. Enlevez tous votre harnachement, je vous prie.
Chacun se débarrassa de ses affaires et, quand le premier soldat s’avança, Aila se plaça devant lui. Elle posa d’abord ses mains sur ses cheveux, balayant de son esprit tout son corps, descendant de la tête vers les pieds sans découvrir la cause de cette infection. Volontaire, elle recommença très lentement cette fois, explorant à fond chaque organe, et parvint enfin à localiser la source du mal. Elle s’en rapprocha mentalement et l’enveloppa de son esprit pour l’analyser. Mais qu’était-ce vraiment ? Comment cette toute petite vésicule pouvait-elle être si meurtrière ? Elle frémit légèrement, mais ne s’affola pas tout en ressentant juste l’urgence de la situation avec une acuité quasi terrifiante. La magie des fées n’était pas conçue pour détruire, mais cette horreur en minuscule ne représentait pas réellement la vie ; bien au contraire, elle l’anéantissait sans regret ni remords, malgré son aspect anodin… Maintenant, comment allait-elle l’empêcher de nuire ? Cette interrogation la tarauda un instant, puis elle songea à ce que les fées lui avaient appris. Quel pouvoir conviendrait le mieux ? Le feu, la glace ? Cette alternative lui sembla inappropriée, elle détériorerait l’organe où s’abritait la bulle, donc la solution résidait ailleurs… Elle chercha parmi les éléments de la nature ceux susceptibles de l’aider et elle n’en trouva ni dans la terre, ni dans l’air, ni dans les plantes ou les animaux… Par les fées, il devait bien exister une chose à laquelle elle n’avait pas encore pensé ! Et comme une lumière intérieure, le remède se révéla à l’esprit d’Aila. Revigorée par son idée, elle fut certaine qu’elle allait réussir avec un des derniers dons de ses amies : façonner le cristal des fées… La pierre obtenue devenait indestructible, sauf quand elle était toute petite et là, elle serait minuscule. Focalisant son esprit comme le lui avait appris Amylis, elle cristallisa l’objet de tous les dangers avant de le réduire en une fine poudre inoffensive que le corps pourrait rapidement éliminer. Soulagée, elle soupira, elle avait triomphé ! Son cœur battait étrangement dans sa poitrine, partagée entre l’émotion et la fatigue, un sentiment de victoire et un autre de crainte irraisonnée. Petit à petit, Aila, en nage, reprenait conscience de ce qui l’entourait, alors que la deuxième cloche sonnait. Son malaise s’accentua lorsqu’elle réalisa qu’elle avait consacré plus d’une heure pour soigner un seul et unique homme… Maintenant qu’elle savait comment procéder, elle espéra que guérir le reste de la troupe s’effectuerait rapidement et sans trop d’efforts. Elle jeta un coup d’œil aux soldats. Ils attendaient leur tour, assis sur des bancs de fortune, animés par une nervosité que trahissaient leurs mains crispées ou leurs mouvements saccadés.
— Jeune homme, allez immédiatement chercher votre mère. Vérifiez qu’elle n’a établi de contact avec personne d’autre que vous et ramenez-la-moi le plus vite possible. Vu votre stade avancé de la maladie et son âge, il faut se dépêcher…
Il ne prit pas la peine de récupérer ses affaires et sortit de la pièce à toutes jambes. Elle entendit son cheval partir au triple galop.
— À vous, mon capitaine.
Un premier balayage rapide ne lui apprit rien de plus que chez le jeune soldat. Convaincue que le problème se situait dans le même organe, elle y retourna directement. Et ce fut exactement là qu’elle dénicha la bête meurtrière. Maintenant qu’elle la connaissait mieux, elle ne s’entoura pas de précautions supplémentaires et lui infligea un sort identique à la précédente. Elle procéda à un contrôle final qui lui indiqua que tout était rentré dans l’ordre.
— Capitaine, allez expliquer au roi ce que vous avez vu et compris. Je soigne vos hommes et, après, je viendrai lui offrir toutes les précisions nécessaires.
Elle poursuivit sa tâche avec les soldats restants. Quand, enfin, la dernière source de contagion eut disparu, elle s’assit, épuisée. Un bruit de cavalcade lui apprit que le jeune cavalier rappliquait avec sa mère dont les jambes flageolaient encore d’être montée pour la première fois de sa vie sur un cheval lancé au galop. Il rentra avec précipitation, la tirant derrière lui… Aila se redressa pour les accueillir, repoussant sa grande lassitude.
— Venez, brave femme, je vais vous soigner.
Aila recommença l’opération sur la vieille dame, certaine de parvenir à la guérir rapidement. Malheureusement, son signal de danger ne s’éteignit pas. Pensive, elle contrôla le jeune homme à nouveau et l’absence de risque de contagion chez lui la tranquillisa, puis revint à sa mère. Elle croisa son regard effrayé et l’apaisa gentiment, lui garantissant que tout serait bientôt terminé et qu’elle pourrait regagner sa chaumière. En elle-même, elle songea qu’elle devait découvrir avant tout la nouvelle origine de la menace qui persistait. Comme elle l’avait réalisé pour son fils, elle explora chaque organe de la femme, lentement, à la recherche d’une autre cause au signal. Ce fut presque par hasard qu’elle finit par la trouver, tapie au creux des reins, à peine accessible… Par les fées, il s’attaquait déjà à un autre organe ! Elle se hâta de la détruire, soulagée de constater aussitôt l’extinction de l’alerte. Quelle était donc cette entité destructrice qui se propageait aussi vite dans l’organisme et l’anéantissait progressivement ? Quelles étaient sa nature et son origine ? Elle se sentit submergée par toutes ces interrogations et, alors qu’elle vacillait de fatigue, le jeune soldat lui approcha une chaise sur laquelle elle s’assit. Absent, son regard erra un instant avant de revenir vers les hommes qui attendaient la permission de quitter l’endroit.
— Confirmez-moi, chacun individuellement, que vous n’avez pas établi, sur le chemin du retour depuis le village, d’autres contacts qu’avec cette femme ? Vous n’êtes pas fautifs, parce que vous ignoriez la gravité de ce que vous transportiez avec vous. Cependant, il est vital que je le sache.
Tous, chacun leur tour, secouèrent négativement la tête.
— Comment allaient les villageois de Pontet quand vous les avez quittés ?
— Mal, ma dame, ce qui nous a décidés à rentrer prévenir le roi. La situation nous dépassait, nous avons mis le village en quarantaine et revenions chercher de l’aide.
Adrien entra à ce moment.
— Aila, tout se déroule bien ?
Elle se leva, tremblant sur ses jambes. D’un geste naturel, le prince passa le bras au-dessous du sien pour la soutenir avec discrétion. Elle s’appuya sur lui, rassurée par son renfort.
— Je dois aller parler à votre père avant de partir le plus rapidement possible au village de l’aubergiste.
— Vous ne pourrez pas dans cet état, vous devez vous reposer.
— Pas maintenant, il faut se dépêcher…
Elle se tourna vers les soldats.
— Vous pouvez rentrer chez vous, mais si jamais l’un d’entre vous se souvenait d’un détail, d’un paysan croisé, d’un enfant rencontré, il devrait me prévenir au plus vite. C’est vital pour eux et pour nous !

Adrien, lui donnant toujours le bras, l’emmena voir son père.
— Aila ! s’exclama Lomaï en se précipitant vers elle. Qu’arrive-t-il ? Est-ce que tu vas bien ?
Aila la rassura d’un petit signe amical de la tête avant de s’adresser à Sérain :
— Sire, la situation est grave, voire périlleuse. Vos soldats sont revenus très atteints du village où ils patrouillaient. Nous affrontons une infection contagieuse dont j’ignore presque tout. Elle se transmet lors d’un contact prolongé entre deux personnes et attaque les organes successivement. Vos cavaliers ne s’étant arrêtés qu’une seule fois en cours de route, je crois avoir éliminé tout risque de propagation jusqu’à Avotour. Au départ très fragile, le vecteur de la maladie a gagné en puissance et va déboucher sur une épidémie destructrice. Je dois me mettre en chemin immédiatement !
— Je vous donne mon accord à votre départ, mais pas avant que vous vous soyez reposée. Votre objectif consiste à sauver des hommes, sans mourir d’épuisement avant ! Je vous ordonne donc de dormir une demi-cloche et, ensuite, vous n’aurez qu’à enfourcher votre cheval pour vous rendre là-bas.
Consciente de son abattement, elle l’approuva.
— Père, m’accordez-vous la permission de l’accompagner ? demanda Adrien.
— Ah ! non, c’est moi son partenaire ! Et j’y vais ! répliqua Avelin qui déboulait.
— Je crois que nous ne serons pas trop de deux pour affronter ce que je viens d’entendre. Je m’y rends avec toi si tu le veux bien, reprit Adrien.
— Pas de souci, plus on est de fous, plus on rit ! s’exclama son jeune frère.


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