➆ Un Éternel Recommencement | Roman de FANTASY | La saga d'Aila de C. Boullery

Un Éternel Recommencement, tome 7 de la saga de fantasy de Catherine Boullery
La saga d'Aila  fantasy


fantasy

Note : 4.6 / 5 avec 283  critiques

Le début de l'histoire

Résumé du tome 6 - Une Vie, voire Deux

Quand le gardien de la porte des temps sonne l’alerte, Kerryen, roi du Guerek, débarque avec ses soldats pour découvrir un être recroquevillé sur lui-même, une femme, dont il se désintéresse aussitôt, au grand désarroi de sa tante, Inou, qui l’a élevé à la mort de sa mère. Désespérée par l’attitude de son neveu, celle-ci choisit un garde, Amaury, pour l’aider à s’occuper de cette invitée inattendue dont la peau porte de nombreuses meurtrissures.
Préoccupé par le désir de conquête d’un empereur noir qui descend du nord, Kerryen écrit aux souverains des pays voisins avec lesquels il devrait s’unir pour contrer la menace : Pagok du Pergun, Péredur du Kerdal, Eddar de l’Entik, Gardj de Brucie. Il rejette toutes les affirmations d’Inou sur l’importance de cette femme dans ce futur combat.
Bien décidée à prouver à Kerryen son erreur de jugement, Inou entreprend de réveiller sa protégée de son actuelle léthargie. Malheureusement, si de légers réflexes semblent réapparaître, l’esprit de celle-ci demeure absent. Pourtant, elle échappe une première fois à la vigilance d’Amaury qui la retrouve en tête à tête avec l’infernal étalon du roi, Ardan, puis à Inou. Alors, une nuit, elle retourne prendre un kenda d’Avotour fixé sur un mur, puis refuse de s’en séparer.

◎ ◎ ◎

Sous l’impulsion d’Inou, Amaury choisit de l’emmener en ville. Profitant de l’aide de Mira, l’assistante d’Inou, il troque la tenue de la femme pour une autre plus masculine. Cependant, énervé par son manque de réactivité, il tente de lui arracher son bâton. Aussitôt, elle le met à terre. Surpris sur le moment, le garde décide de développer cette ébauche d’autonomie.
Rendant visite à son neveu, Inou découvre dans un courrier que Kerryen a vendu leur invitée pour appâter Eddar. Furieuse, elle part immédiatement chez Mukin, le sage, en compagnie d’Amaury et de sa protégée, confiant à celle-ci comme une ultime vengeance, Ardan.
Mukin s’intéresse à la femme qu’il baptise Ellah en raison de la légende d’Ellah Leiring. La nuit venue, certain qu’elle renaît grâce à l’affection de ceux qui l’entourent, il partage son esprit avec elle, puis entraîne ses compagnons dans la montagne. Devant leurs yeux, un lien inédit se crée entre Ellah et un énorme chien blanc sauvage. Face à tous les bouleversements de sa vie, Inou résiste difficilement. Au matin, le groupe s’ébranle pour rejoindre la maison de Béa, la plus ancienne amie d’Inou. De là, ils décident une visite chez Tournel pour obtenir de lui d’éventuels renseignements sur le fonctionnement de la porte.

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Quand un messager leur apprend que la menace est arrivée à proximité de leurs frontières, ils reviennent chez Béa pour y découvrir Kerryen, accompagné de sa demi-sœur, Adélie. Celui-ci en profite pour reprendre Ardan au grand désespoir de la femme, puis identifie entre ses mains un kenda de sa collection. Après un affrontement bref, Ellah défait le garde chargé de le récupérer, puis le confie à Amaury qui le rend à son roi. Alors que Kerryen s’apprête à repartir avec son arme, Ellah la rappelle à elle. Puisqu’elle souhaite la conserver, le souverain lui ordonne d’intégrer sa garnison. Tournel qui a assisté de loin à l’altercation offre à Ellah la traduction d’un précieux parchemin à propos de la porte.
Revenue à Orkys, alors qu’elle surveille la cour remplie de futurs combats, ouvriers, artisans ou paysans, Ellah remarque un jeune garçon qui veut s’enrôler, Raustic. Réalisant que tous ces hommes vont mourir pour rien, elle débarque dans le bureau de Kerryen pour lui suggérer mettre à profit les talents de chacun et, ainsi, éviter leur disparition inutile, mais celui-ci la chasse sans même l’écouter. En dernier recours, elle sollicite l’aide Mukin pour amener le roi à reconnaître la pertinence de ses idées.
Pour avoir désobéi au chef des gardes, Ellah est emprisonnée avec Raustic. Le lendemain matin, quand Kerryen l’apprend, il fait aussitôt libérer les deux captifs. Alors qu’Ellah retourne dans la cour, Amaury la rejoint et lui transmet un message de Mukin. Au même instant, son esprit discerne une grave explosion et, incapable de résister, emprunte Ardan une nouvelle fois. Après avoir prévenu Inou, Amaury se précipite pour la seconder. Croisant sa tante et Béa, Kerryen, frappé par leur attitude comploteuse, se décide à les précéder et se rend chez Mukin par un autre chemin.
Parvenu chez Mukin, le souverain accompagne Ellah et Amaury pour dégager un accès vers la salle effondrée dans laquelle gît le corps du sage. Sans bien savoir comment, Ellah le sauve. Dans le fond de la maison, une étrange ouverture mène par un escalier vers quelques geôles. Dans l’armoire d’une pièce adjacente, elle tombe sur quatre livres dont le premier, un carnet, possède un titre qui la surprend : « Les Portes d’Antan ». En raison de la présence du roi derrière elle, elle ne peut les consulter, mais arrive à subtiliser ce dernier. Alors que Mukin explique les raisons de l’explosion, des expériences sur une substance noire rapportée de ses lointains voyages, Kerryen y voit immédiatement une extraordinaire opportunité pour repousser leurs ennemis.
Malgré ses efforts pour exister, Ellah peine à retrouver ses marques dans ce monde qu’elle redécouvre, de plus en plus sensible à son absence de passé, à son corps meurtri et à son incapacité à envisager un futur, sans parler des informations qui surgissent dans son esprit sans contrôle. Dans la garnison, son intégration dérange et les coups tordus se multiplient.

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Au grand désarroi de Kerryen, Allora rejoint Orkys et se révèle d’une aide précieuse dans la planification des défenses du Guerek, tandis que le souverain précise pièges et innovations. Puis, au cours d’un combat dans la cour de la forteresse contre Mukin, Ellah démontre son exceptionnel potentiel, sous le regard admiratif d’Adélie. Observateur lointain, Kerryen la déteste encore plus.
Lors d’une visite à Adélie, la jeune fille parle à Ellah de la magie, mais cette dernière ne sait comment réagir, surtout qu’elle ne maîtrise rien, ni les souvenirs étranges qui reviennent à elle sans choix conscient ni les picotements qu’elle ressent dans les doigts. Préoccupée par son propre sort, elle ne cherche pas à approfondir les mystères qu’elle perçoit dans les propos d’Adélie. Pendant la nuit, elle se rend au col de Brume pour rencontrer Tournel. Une fois, là-bas, l’homme lui explique que le livret qu’elle détient comporte plusieurs langages et qu’il a constaté l’insuffisance de ses connaissances pour le traduire. Cependant, il lui transmet l’original d’un parchemin qu’elle arrive à lire. Son contenu renforce sa décision de retourner à la porte.
Blessée dans un accident, Allora est ramenée au château. Énervée par l’insensibilité de son neveu, Inou reproche vertement à celui-ci sa muflerie. Hanté par les paroles de sa tante, le roi demande Allora en mariage.

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Quand Ellah et Amaury atteignent le col, ils apprennent que Kerryen et son escorte sont partis un peu plus tôt vers le Pergun. Alors que les images se précipitent dans la tête de la combattante, celle-ci comprend que l’empereur a envoyé quelques éclaireurs qui ne feront qu’une bouchée de la troupe. Saisissant l’imminence de la menace, elle délègue à Amaury le soin d’aller prévenir la forteresse et dévale la pente. Si elle n’arrive pas à temps pour sauver les gardes, elle se bat aux côtés de Kerryen, soutenue par son chien blanc et l’étalon, puis se débarrasse de l’ultime soldat de Tancral. Dévastée d’avoir tué deux hommes, elle se maudit et ne résiste qu’en raison de la présence de ses animaux, comme de son kenda.
Au pied des fortifications, elle quitte Kerryen pour étudier le marais, puis lui apprend un peu plus tard que leurs ennemis attaqueront le lendemain et que, comme elle, les assaillants voient la nuit. De nouveau à Orkys, elle rejoint la porte qui lui ouvre une petite part de son mystère. Quand Ellah se réveille après un étrange voyage, elle comprend qu’elle ne la franchira plus jamais, refusant de revivre une nouvelle fois une telle épreuve. Alors qu’elle revient, se méprenant sur ses intentions, Amaury l’embrasse et lui propose de l’épouser pour l’empêcher de partir avant de s’apercevoir de l’excès de son comportement. Ellah lui demande de garder son chien, puis retourne au col.
Quand la marée humaine annoncée par Ellah devient visible, Béa, pressée par le temps, déclare sa flamme à Tournel.
Alors que quelques heures précèdent encore l’attaque, le regard d’Ellah erre sur le marais ; elle a oublié l’essentiel. Avec trois compagnons, Raustic, Greck et Jiffeu, elle y descend pour y installer un dernier piège.
Alors que la confrontation avec leurs ennemis débute, un souvenir surgit dans l’esprit d’Ellah. Abattant deux soldats, relais de Césarus, le combat cesse. Ellah sauve Mukin une seconde fois, puis découvre un instant plus tard la mort de son chien qui s’est échappé de la forteresse. Ébranlée par cette perte, elle s’engage dans une mission suicide avant que Césarus ne reprenne la main sur ses guerriers. Accompagnée de Kerryen, elle repart devant la muraille pour faire exploser les barils de poudre. Si le roi retourne derrière la protection temporaire des remparts, Ellah renonce à y rentrer. Cependant, un clapotis étrange la surprend : les hommes de l’empereur traversent le marais. Et une idée jaillit dans sa tête. Bientôt, grâce aux tirs enflammés des archers de Kerryen unis au sien, la totalité de la tourbière s’embrase, brûlant vifs tous les soldats présents. L’armée de Césarus est détournée ; le Guerek a triomphé.
Sans son chien, Ellah ne souhaite plus vivre. Décidant de rendre son kenda à Kerryen, elle rejoint celui-ci dans son bureau et, à la suite d’une discussion animée, escalade la balustrade qui domine la mer Eimée, déterminée à se jeter dans le vide. Mais Kerryen l’empêche de sauter et la ramène dans sa chambre. Ils finissent la nuit ensemble avant de se souvenir que le roi est engagé avec Allora. Pour cet homme, Ellah se donne un sursis, mais, elle n’a pas changé d’avis, la mort l’attend.


Début du tome 7 - Un Éternel Recommencement

Quand Allora de Srill, auprès de qui il s’était engagé, l’a relevé de sa promesse, Kerryen a épousé Ellah. De leur union est née une petite fille, Amylis, et la famille vit heureuse dans la forteresse d’Orkys, capitale du Guerek ou presque… En effet, de son actuelle histoire, Ellah a conservé une grande vulnérabilité à laquelle elle résiste grâce à la présence de Kerryen et de son bébé. Sur le point de fêter le premier anniversaire de la victoire sur Césarus, le château se prépare à accueillir des visiteurs, des proches comme des curieux. De façon contradictoire, Allora annonce son départ du Guerek à Ellah, lui expliquant qu’elle a renoncé à Kerryen, alors qu’elle l’aimait, en raison des sentiments qu’elle avait devinés entre eux.

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De son côté, Adélie qui n’a jamais cessé de vouer à la porte une vénération, ce matin-là, se rend devant elle, bercée par une magie conciliante. Parallèlement à un bruit sourd extérieur, un changement d’éclairage la dérange, puis trois silhouettes se dessinent dans la lumière. Les nouveaux arrivants, Pardon et ses enfants, espérant tomber sur Aila, sont déstabilisés par cet accueil imprévu associé à la différence de langage que Tristan ne parvient pas à corriger. La cloche d’alerte sonnée, Kerryen débarque l’épée au poing, bientôt suivi d’Ellah et d’Amaury. Reconnue par les visiteurs, la reine se décompose, tandis que Pardon ne désire plus que repasser la porte pour mettre fin au cauchemar de voir sa femme avec un autre homme.

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Dans une pièce plus confortable d’Orkys, la discussion entre les nouveaux venus et Ellah ne se révèle pas pour autant plus facile, principalement en raison du silence de Pardon, dévasté, et celui habituel de Tristan. Ellah leur apprend qu’elle est arrivée presque deux ans plus tôt elle ne se souvient plus de rien. Par politesse, elle les invite cependant à rester aussi longtemps qu’ils le souhaitent. Alors que Pardon désire uniquement fuir cet endroit, Naaly obtient un délai pour renouer avec sa mère. Montant dans les étages, elle la retrouve dans sa chambre et se découvre une petite sœur, Amy ou plutôt Amylis.

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Pendant ce temps, perturbé par les propos échangés, Tristan se promène dans la forteresse, se posant des questions auxquelles personne d’autre que lui ne semble songer. Où sont-ils et quand ? Avant de rejoindre son père, Naaly redescend dans les sous-sols et observe quelques mouvements de troupes souterrains. Le trio réuni, ses membres envisagent de repasser la porte, mais Ellah les invite à fêter avec eux le premier anniversaire de la victoire du Guerek, permettant du même coup à Tristan d’associer les pièces ; il comprend qu’ils ont atterri dans la forteresse du Guerek qu’ils ont connue en ruines, le jour même où celle-ci a été attaquée. Pressé par l’urgence, grâce au retour d’un léger contrôle de la magie, il parvient à partager les pensées, contournant la barrière de la langue. Ainsi, Kerryen apprend que sa cité sera totalement détruite et que son roi finira les os brisés. Cependant, Tristan leur explique que le passé précédent peut avoir été modifié par la venue d’Ellah et, que le déroulement des événements actuels peut différer du premier. Au même moment, Naaly parle des mouvements observés dans les sous-sols et l’alerte est donnée : le château est attaqué par l’intérieur, mais aussi par l’extérieur. Pardon et Naaly accompagnent Kerryen pour défendre le lieu, tandis qu’Ellah met Amy à l’abri. Quand Inou réalise l’absence d’Adélie, Tristan se propose de partir la rechercher. Sa fille en sécurité, la reine rejoint les combattants dans la cour. Malheureusement, la forteresse apparaît perdue. Organisant la fuite du personnel par le souterrain, les yeux d’Adélie se posent sur Pardon qui a généré chez elle des sentiments inédits, pendant que ce dernier, définitivement éprouvé, découvre le bébé du couple. Alors qu’ils atteignent la salle de la porte, Kerryen annonce à Ellah qu’elle doit suivre son ancienne famille en raison du pacte qui l’oblige à respecter un vœu unique de sa part. Malgré sa colère, elle ne peut refuser et, sa fille dans le bras, passe les ondes avec Pardon et ses enfants. Dès cet instant, Kerryen ordonne à ses hommes de la détruire.

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Parcourez les coups de cœur de mes premiers lecteurs

Client Amazon, Impatiente de lire la suite. Même si un peu « noir »

Impatiente de lire la suite, même si un peu « noir ». Pourvu qu'elle s'en sorte bien ainsi que sa famille

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Alexandre Mecalac, Différent… Mais que du plaisir !

De la noirceur !?… Moi, j'y ai vu beaucoup de verdure…😁
Une fin… Haletante, je n'ai repris mon souffle qu'à la dernière page… Avec toujours ce même résultat, La Suite !!!!
Toutes les émotions y passent, de la frustration, de la colère, de la peur, de l'amour… Que ça soit pour nos héros ou pour nous lecteurs…
Un volume différent… Décidément, rien ne sera épargné à notre héroïne. Comment tout cela va-t-il finir, tellement de possibilités…
En résumé, c'est toujours aussi bon et on en redemande.
Merci Catherine !!

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Nicole, Déroutant, mais haletant !

J'ai été un peu déstabilisée dans ce septième volet de la Saga d'Aila, mais on apprend bien des choses aussi sur les personnages de sa famille qu'elle a oubliés et on attend la suite avec toujours autant d'impatience !!!
L'auteur a encore de quoi nous surprendre et nous captiver !
On attend le Tome VIII maintenant !!!

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flo svt, suspense et émotion

Ce volume nous entraîne dans un monde parallèle où notre héroïne et sa famille doivent s'entraider pour progresser. Finalement, c'est un peu comme un escape game dans son fauteuil ! J'ai dévoré… et je conseille vivement.

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isa, Une course effrénée…

Comme un escape game avec des possibilités incroyables, des vies parallèles, des choix où chacun doit décider de ce qu'il sera ou seront ses compagnons…
Ce roman est à mon sens une analyse des sentiments et des réactions possibles, un voyage dans l'humain et dans ses débats intérieurs.
J'attends donc le tome 8 !!!

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L'auteure Catherine Boullery Blog de fantasy Univers de fantasy Aila, l'héroïne Interviews Communauté d'Aila Salons du livre Coups de cœur des lecteurs Avis des lecteurs Je déclare ma flamme Pourquoi écrire Auteurs de fantasy Liens de fantasy Ramdam Photos d'ambiance Photos de papillons Piratage Campagne de financement Remerciements Supportez la romancière… Téléchargez, achetez… Tout sur l'auteure de fantasy


Extrait gratuit d'un des livres de la saga d'Aila offert par Catherine Boullery, auteure de fantasy (autres passages sur Amazon). Excellente lecture ;)

Elle vérifia que Lumière s’était fondue dans l’ombre avant de s’approcher de l’habitation avec circonspection. Qu’est-ce qui l’attirait donc dans cette maison, modeste et de guingois, probablement constituée d’une grande pièce à peine meublée, d’une cheminée étroite dont l’âtre serait vide et d’une table sans nourriture ? Elle hésita à se manifester à la porte, puis choisit de frapper avant d’entrer sans attendre la réponse. Elle poussa doucement le battant, essayant d’habituer ses yeux à la pénombre. Elle détecta l’odeur d’une chandelle de suif que l’on venait d’éteindre, puis un mouvement à l’autre bout de la pièce.
— Je désirerais vous parler, expliqua-t-elle. Rallumez votre bougie, je ne vous veux aucun mal…
Un léger craquement se fit entendre et la lumière de la chandelle déploya sa lueur blafarde dans la maison. Devant elle, une jeune femme aux longs cheveux noirs, lisses et épais, juste vêtue d’une robe rapiécée de toute part, la dévisageait de ses yeux noirs et étirés.
— C’est vous qui avez tenté de tuer le roi ?
La jeune femme hocha la tête.
— Pourquoi ?
— Comment m’avez-vous trouvée ?
— Vous n’allez certainement pas me croire, votre maison m’a appelée et j’ai su que je devais y revenir… Je ne pourrais vous l’expliquer autrement.
— Qu’avez-vous l’intention de faire de moi ?
— Pour l’instant, rien, je veux juste comprendre.
— Alors, mettez-vous dans la tête que je recommencerai jusqu’à ce qu’il meure pour le mal qu’il a causé ! J’en ai prêté serment et je le respecterai !
— Prenez au moins la peine de m’expliquer à qui vous avez fait ce serment et pourquoi.
Les deux femmes restaient debout, se toisant l’une l’autre. Aila n’avait jamais rencontré une personne de son gabarit qui la surpassa, mais là, elle se doutait qu’elle n’aurait pas forcément le dessus dans un combat contre elle… Alors, autant essayer de l’éviter…
— Je m’appelle Lomaï. Ma mère, originaire de la Wallanie du Nord, y fut princesse avant de finir servante ici. Son histoire est celle d’une femme abusée, puis abandonnée.
— Où intervient le roi dans la vie de votre mère ?
— Je suis sa fille.
Un hoquet de surprise secoua Aila. Cela ne collait pas à l’image que Sérain lui donnait, mais, après tout, si les princes se comportaient comme des goujats, pourquoi pas leurs pères ?
— Est-ce votre mère qui vous l’a appris ?
— Oui, avant de mourir, et elle m’a fait jurer de la venger de l’affront commis par mon père envers elle et envers moi.
C’était quoi cette histoire incroyable qui semblait tout droit sortie d’un mauvais conte ? Aila se secoua. Pour le coup, les pièces de l’intrigue ne s’emboîtaient pas, mais alors pas du tout !
— Avez-vous supposé un instant que votre mère aurait pu vous mentir ?
— Non !
Mais la réponse fusa trop vite, comme préparée d’avance, et Aila sut que la jeune Wallane avait douté.
— Est-ce elle qui vous a enseigné l’art du combat ?
Lomaï opina brièvement.
— Et à vous servir d’une arbalète aussi ?
— Oui. Elle a été un excellent maître et une mère merveilleuse. Elle m’a élevée seule, se tuant à la tâche pour moi, jour après jour. Elle m’a toujours dit que je devais apprendre à me défendre contre les hommes, pour que je ne finisse pas comme elle…
— Je la comprends. Vous a-t-elle explicitement nommé le roi dont elle voulait se venger avant sa mort ?
— Elle parlait de Sérain !
— Lomaï, a-t-elle cité son nom ?
La jeune femme secoua la tête.
— Elle vous a confié son secret quand elle déclinait, n’est-ce pas ? Parce que vous l’exhortiez à vous révéler la vérité… Et elle vous a avoué, dans un dernier souffle, la responsabilité d’un souverain. Et comme vous n’en avez jamais vu d’autres que lui, vous vous êtes convaincue que la vengeance que vous deviez accomplir au nom de votre mère passait par ce crime.
Véhémente, Lomaï secouait la tête.
— Je n’ai pas pu me tromper. Elle parlait de lui !
— Vous ne connaissez que lui ! Que savez-vous de la Wallanie ?
— Rien. Mère ne s’exprimait plus sur ces histoires anciennes.
— Si elle avait aimé son pays, elle vous l’aurait raconté ! Elle cherchait peut-être à l’oublier parce que les souvenirs qu’elle en conservait lui rappelaient des temps pénibles…
Lomaï s’effondra.
— J’aurais tué le mauvais roi ! s’exclama-t-elle d’une voix blanche. Je me serais trompée de roi… Qu’ai-je fait ?
— Reste à s’assurer laquelle de nos histoires, la vôtre ou la mienne, est la bonne… Connaissez-vous d’autres exilés de Wallanie à Avotour ?
— Maman avait juste conservé un vieil ami qui tient un atelier de couture dans le centre-ville.
— Comme je vois votre sac empaqueté derrière le lit, prenez-le, nous y allons…
Lomaï afficha son premier sourire.
— Vous êtes sacrément observatrice…
Aila le lui rendit et sortit de la pièce. Elle appela Lumière, l’enfourcha et tendit la main à Lomaï pour l’installer en croupe. La jeune Wallane roula des yeux affolés.
— Je ne suis jamais montée à cheval !
— Quelle idée ! Vous volez au-dessus des toits, dominez les combats à mains nues, vous glissez dans un trou de souris et vous avez peur d’une grosse bête. Allons donc ! Grimpez et tenez ma taille bien serrée.
Peu rassurée, Lomaï s’exécuta.
— Au fait, je m’appelle Aila. Quel est le meilleur chemin pour regagner l’échoppe de l’ami de votre mère ?
Un petit geste de la main lui pointa la direction à suivre et elles remontèrent au pas vers le centre de la ville haute.
— C’est là, indiqua Lomaï, une fois qu’elles furent parvenues à destination.
— Allez-y, je vous attends.
— Vous ne venez pas avec moi ?
— Non, j’ai confiance, je sais que vous reviendrez…

Pour s’occuper, Aila observa les différentes boutiques de la rue, en repérant une qui vendait des armes aussi diverses que poussiéreuses. Le brave homme qui la tenait ne devait pas souvent nettoyer son étal et encore moins conclure d’affaires ! Par curiosité, elle entra dans l’échoppe et, fouillant par-ci, par-là, marqua sa surprise en dénichant un kenda crasseux :
— Alors ça ! dit-elle, en le prenant pour l’examiner.
— Je vois, je vois, vous aimez les bâtons. Celui-ci est ancien, très ancien. Il est très précieux et…
— … et surtout d’une saleté repoussante ! coupa-t-elle. Comment osez-vous vendre des produits dans un si piètre état ?
Le vieil homme se sentit vexé.
— Je vends des antiquités avec leur histoire, moi ! Mais s’il ne vous intéresse pas, vous pouvez le reposer et passer votre chemin.
— Je vous en donne dix arsequins.
— Quoi ! Mais il coûte au moins un sequin !
— Au prix de la crasse, peut-être, mais, moi, je n’achète que le bâton !
— Un demi-sequin ! Mon dernier prix !
— Quinze arsequins et il n’en vaut pas plus !
Devant le manque de réaction du marchand, Aila le déposa.
— Quel dommage ! Moi qui voulais l’offrir au roi… Bon, au revoir, brave homme.
— Attendez un peu ! Vous vouliez l’offrir au roi ?
— Puisque je vous le dis ! Il a aimé mon combat sur les toits hier et désirait un bâton comme le mien. Mais tant pis, il s’en passera jusqu’à ce que j’aille lui en chercher un à Meillan…
— Ah ! c’était vous… Toute la ville ne parle que de vous et de votre bâton. Est-ce que vous pourriez l’informer que vous l’avez trouvé chez moi ?
Le vieil homme était appâté.
— Naturellement. Et je lui indiquerai votre échoppe comme une caverne aux merveilles !
— Alors, je vous le donne. Dites à notre suzerain que c’est un présent de ma part, voulez-vous. Je me nomme Gatus Koui et je suis le propriétaire de cette boutique, se rengorgea-t-il.
Aila se sentit gênée. Elle désirait juste le payer quinze arsequins et non l’obtenir gratuitement. Il fallait bien que ce brave vendeur gagnât sa vie…
— Salutations, Gatus Koui. Je ferai part de votre cadeau au souverain, je vous en donne ma parole.
Le vieil homme lui tendit avec fierté le kenda qu’elle empoigna. Elle le salua et sortit dans la rue où elle vit la jeune Wallane qui l’attendait sagement, au côté de Lumière.
— Vous aviez raison, l’histoire est loin d’être celle que j’avais imaginée…
— Que comptez-vous faire, Lomaï ?
— Je vous accompagne au château pour me livrer. Mère aurait été horrifiée par l’erreur que j’ai commise. Elle était fière et honnête et je ne veux pas entacher son souvenir en me comportant lâchement.
— Venez, je vous emmène. Nous irons parler ensemble au roi.

Malheureusement, les choses ne se passèrent pas du tout comme prévu. Aila avait sauté le repas du midi sans s’en apercevoir et fut surprise par l’accueil plus que glacial qu’elle reçut. Croisant Aubin, elle lui confia Lomaï et les kendas avant de rejoindre le bureau du roi. Elle frappa et entra à sa demande pour se retrouver également en face d’Hubert, assis à la droite de son père.
— Mais où étiez-vous passée ? s’exclama Sérain, fort mécontent. En aucun cas, vous ne devez quitter le château sans prévenir de votre destination et sans acquérir au préalable la certitude de ne pas être engagée ailleurs !
Elle encaissa les reproches sans broncher, baissant la tête en signe d’acceptation.
— Je suis consciente d’avoir commis une grave erreur, sire. Elle ne se reproduira plus.
— Bon, très bien. Passons à la suite. Hubert m’a retransmis vos décisions de ce matin et le plan que vous avez élaboré ensemble.
— Pardonnez-moi, sire. Je vous dois la vérité, je n’ai rien choisi.
Sérain se figea, son visage manifestant visiblement son mécontentement croissant. L’homme pouvait ne pas être commode.
— Votre fils m’a énoncé ce qu’il avait décidé et comment il comptait le réaliser. Il n’y a jamais eu la moindre discussion et je n’ai pas été écoutée lorsque j’ai exprimé mon désaccord. C’était pour cela, et je croyais que sire Hubert vous l’aurait précisé, que je lui avais suggéré de choisir soit un autre partenaire pour l’accompagner, soit de me laisser partir avec Avelin quand il sera prêt. Lui, au moins, acceptera de s’appuyer sur mes connaissances pour que la mission réussisse, alors que, là, elle est vouée à l’échec.
L’aspect sévère de Sérain s’accentua. Elle observait le visage du roi dont les traits crispés avaient perdu toute bienveillance.
— Je déplore votre attitude fort impertinente, Aila. Cependant, vous devant la vie, je vous laisse une dernière chance de me l’expliquer avant de vous réexpédier à Antan.
Elle encaissa durement cette menace de renvoi, mais elle ne faiblit pas, malgré son cœur qui se serrait.
— Sire, quiconque connaît un minimum les Hagans sait qu’ils ne demeurent jamais au même endroit plus de deux ou trois semaines. Si vous voulez vous débarrasser du chef hagan, il faut à la fois trouver son camp et l’éliminer à ce moment-là, car, si vous y retournez quelques jours plus tard, la place aura été évacuée. Ils sont extrêmement doués pour disparaître dans la nature sans laisser la moindre trace.
— Et de quelle source sûre, vous qui n’avez sûrement jamais mis les pieds en Hagan, tirez-vous ces renseignements infaillibles ?
— De Bonneau, mon père qui les a combattus et qui n’a jamais cessé de surveiller ce qu’ils devenaient, par crainte de les voir revenir en Avotour. Il a déjà effectué deux incursions récentes en territoire hagan, dont une l’année dernière. C’est vrai qu’il ne m’y a jamais emmenée, mais il m’en a beaucoup parlé et je connais toutes leurs coutumes…
Le regard de Sérain se tourna vers son fils.
— Étais-tu au courant de ces faits ?
— Non, père. J’ai pris une décision à partir des informations rapportées par Adrien.
— Tout seul ?
— Oui, père, affirma Hubert, sans baisser les yeux.
Le souverain se fâcha pour de bon.
— Vous deux ! Débrouillez-vous comme vous le voulez, mais vous partirez ensemble, que cela vous plaise ou non ! Est-ce clair ? Deuxième chose : demain, Hector arrive et je crains qu’il ne soit pas dupe du grand amour régnant entre vous s’il vous voit prêt à vous étriper au moindre échange. Alors, là encore, débrouillez-vous comme vous le voulez, mais, demain, je veux un couple d’amoureux crédible. Et c’est un ordre ! Au travail…
Hubert et Aila échangèrent un coup d’œil glacial et le prince décida de sortir le premier.
— Sire, puis-je vous entretenir encore un instant ?
— Si c’est pour me parler de mon fils, c’est inutile !
Malgré son ton sans appel, il semblait avoir retrouvé son calme. Elle en profita pour insister :
— Non, sire, c’est extrêmement urgent. J’ai ramené une personne au château qui doit partager avec vous un aveu grave.
— Et où est-elle ?
— Dans le couloir avec Aubin.
— Qu’elle entre !
Elle partit chercher la jeune Wallane, qui patientait avec Aubin, et la fit rentrer dans la pièce où cette dernière s’agenouilla, sa tête touchant humblement le sol en signe de contrition.
— Qui êtes-vous et que désirez-vous ?
Sans relever la tête, elle répondit d’une voix modérément tremblante, mais claire :
— Je suis Lomaï Ataï. Voulant venger ma mère pour un affront dont je vous croyais responsable, je suis celle qui a tenté de vous assassiner hier. Ma conduite est impardonnable et votre sentence sera la mienne.
Aila prit peur. Le regard de Sérain était devenu terrifiant. Elle n’aurait pas dû emmener Lomaï auprès du roi aujourd’hui. Hélas ! C’était trop tard…
— Est-ce vous qui avez tué ma femme et ma fille ?
— Non, seigneur. Ma vengeance ne concernait que vous et je n’ai porté atteinte à votre vie qu’une seule fois, hier.
— Connaissez-vous le sort réservé à ceux qui attentent à la vie d’un membre de la famille royale ?
Impassible, Lomaï leva son beau visage vers le souverain. Elle ne pleurait pas, elle ne suppliait pas, elle n’espérait même plus.
— La mort par décapitation.
— Alors, tel sera votre destin à l’aube…
— NON !
Le cri avait jailli de la gorge d’Aila.
— Ne faites pas cela, sire !
— Aila, cette décision ne vous regarde en rien ! Taisez-vous !
Aila ne réfléchit pas. Elle plaça un genou au sol, croisa un bras sur sa poitrine et, d’une voix rendue rauque par l’émotion, elle récita ce qu’elle avait appris dans les livres d’Hamelin :
— Alors, je sollicite de mourir à la place de votre ennemie. Que ses erreurs lui soient pardonnées et qu’elle retrouve la dignité qu’elle n’aurait jamais dû perdre…
— Aila, non, gémit Lomaï. Mon roi, ne faites pas cela !
— C’est votre choix, Aila ? questionna Sérain, son regard réprobateur rivé sur la jeune fille.
La gorge nouée, elle leva les yeux vers lui.
— C’est mon choix, sire.
— Gardes ! Emmenez Aila Grand et enfermez-la au cachot. Elle sera décapitée dans la cour du château demain à la première cloche tapante.
La porte était restée ouverte. Tandis que les soldats l’embarquaient, elle croisa furtivement le regard horrifié d’Aubin qui avait surpris l’énoncé brutal de sa sentence.
— Prends soin de Lomaï, lui souffla-t-elle.
Son frère, pétrifié, la vit disparaître, entraînée comme une criminelle…

Aila atterrit dans un cachot sombre et malodorant, ne se doutant pas de l’émoi qu’elle avait provoqué dans le château. Assise sur une paille pouilleuse, elle regardait, sans les remarquer, les murs noirs de crasse qui se dressaient comme un carcan tout autour d’elle. Elle n’était plus qu’une coquille vide, dépourvue de sentiments. Et pourtant, elle frémit lorsqu’elle imagina la hache qui s’abattrait sur son cou. Est-ce que cela lui ferait mal ? Le bourreau allait sûrement lui couper les cheveux. Elle l’avait entendu dire, car elle n’avait jamais voulu assister à une exécution. C’était parfaitement abominable de participer à la mise à mort d’un homme en place publique… Au moins, sa fin se passerait discrètement dans la cour du château. Pour le coup, Barou pourrait jubiler de ne plus avoir de fille et Bonneau !… Par les fées, Bonneau… Lui qui avait tiré une telle fierté de sa fille, saurait-il qu’elle avait choisi de donner sa vie par esprit de justice ? Elle allait décevoir tous les gens qu’elle aimait et elle ne serait plus là pour protéger Aubin… Et les fées ! Elle les avait oubliées ! Plus personne ne pourrait les sauver ! Qu’avait-elle fait ? Le monde courait à sa perte par sa faute. Par les fées, elle allait mourir ! Elle avait déjà frôlé la mort à deux reprises, mais ce n’était pas semblable. La première fois, elle n’avait pas été vraiment effrayée. En revanche, lorsqu’elle s’était rendu compte qu’elle allait tomber dans le vide, là, elle avait eu carrément peur. Et Hubert l’avait sauvée… Hubert… Abruti ! Elle décédée, il pourrait exécuter ses missions comme il le souhaitait et les saboter simultanément ! Bouffon ! C’était ce à quoi il allait ressembler quand il annoncerait à ce cher Hector que sa promise avait fini décapitée le matin même ! Goujat !
Aila, qui pensait ne plus rien ressentir, éclata en sanglots. Elle pleura toutes les larmes de son corps, puis s’enferma dans un monde intérieur d’insensibilité. Elle n’entendit même pas le bruit du geôlier qui vint déposer l’écuelle de nourriture dans la pièce. Comme un dernier témoignage de son existence, elle envoya de toutes ses forces une onde d’amour à ceux qu’elle aimait avant de s’assoupir.


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